2:02
  • Copié
J.R. , modifié à
Sylvie Goulard, députée européenne centriste, a vivement critiqué le principe même du Conseil européen sur le maintien du Royaume-Uni dans l'U.E.
INTERVIEW

Le Conseil européen pour éviter un "Brexit" s'éternise. Les négociations entre le Royaume-Uni et les 27 autres États membres de l'Union européenne vont se poursuivre vendredi soir à Bruxelles, dans un contexte de tension croissante entre Londres et ses partenaires. De l'immigration à la souveraineté politique, en passant par la gouvernance économique, les pommes de discorde restent nombreuses. Sylvie Goulard, députée européenne centriste, a, elle dénoncé, le principe même de ce Conseil européen. "Ce sommet est dangereux et détestable", a réagi l'eurodéputée, interrogée vendredi soir au Club de la presse d'Europe 1. 

"Une base de discussion qui est un chantage". "On aurait pas dû accepter de discuter sur une base de discussion qui est un chantage. Dans les Traités, vous avez le droit pour un pays de sortir de l’Union européenne. Les Britanniques pouvaient dire : on organise un référendum et s’il est négatif nous partons. En revanche, là on a inventé quelque chose qui n’est pas prévu par les Traités, qui est de négocier en menaçant de s’en aller", a poursuivi Sylvie Goulard. 

Entendu sur europe1 :
On aurait pas dû accepter de discuter sur une base de discussion qui est un chantage

"Un marché de dupes". "Les Britanniques veulent changer les conditions de leur présence dans l’Union. Pour faire un travail propre, il fallait accepter de changer les Traités. Si on n’est pas prêt à renégocier les Traités, cela veut dire qu’un pays a plus de chances d’obtenir ce qu’il veut que les autres. Pour les partenaires européens et le peuple britannique, c’est un marché de dupes", a conclu la députée européenne.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, espère arracher un accord lui permettant d'organiser dès juin un référendum à haut risque sur l'appartenance de son pays à l'Union européenne. Même si les électeurs britanniques restent partagés, la perspective d'un "Brexit" - une sortie du Royaume-Uni de l'UE - fait trembler l'Union, déjà ébranlée par une crise migratoire sans précédent depuis 1945.