Brexit : "D'une certaine manière, le Royaume-Uni nous montre le chemin"

Pour Emmanuel Sales, d'un point de vue économique, le Brexit est une bonne nouvelle pour le Royaume-Uni.
Pour Emmanuel Sales, d'un point de vue économique, le Brexit est une bonne nouvelle pour le Royaume-Uni. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
Ugo Pascolo
Et si le Brexit était une bonne chose pour l'économie du Royaume-Uni ? C'est ce que pense en tout cas Emmanuel Sales, le fondateur de la société de gestion "Financière de la Cité", qui a parié sur les retombées positives d'un rétrécissement de l'UE en mettant sur pied un fond d'investissement pour défendre "les valeurs britanniques". 
INTERVIEW

Dès l'annonce de la victoire du "leave" lors du référendum de juin 2016, Emmanuel Sales a parié sur le Brexit. Selon le fondateur de la société de gestion "Financière de la Cité", invité sur Europe 1 vendredi, le peuple britannique a fait le bon choix en exprimant sa volonté de sortir de l'Union européenne. Trois ans et demi plus tard, alors que le Royaume-Uni divorce officiellement à minuit heure française, il en est persuadé : "D'une certaine manière, il nous montre le chemin."

Vers des lendemains radieux, grâce à la politique de Boris Johnson

"En dix ans, le Royaume-Uni  a enregistré une croissance de +42%, la zone euro est à 28%. Quant au chômage, il est de 3,8% de l'autre côté de la Manche, tandis qu'il avoisine les 8% chez nous", rappelle Emmanuel Sales au micro l'interview éco d'Europe 1 vendredi soir. D'après ce dernier, l'avenir économique du Royaume-Uni sans l'Union européenne sera radieux, "surtout avec la politique de Boris Johnson qui veut relancer la demande interne, et mettre fin aux fractures territoriales". 

 

Même si ce Brexit Day ouvre une période de transition de 11 mois avec Bruxelles pour négocier les relations entre les deux partis, Emmanuel Sales est loin d'être inquiet. "Il y a beaucoup plus de visibilité qu'en zone euro, parce qu'il y a une cohérence de la politique budgétaire et monétaire", insiste-t-il.

La politique du Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, "n'est pas de favoriser la finance, mais le regain de la croissance et de l'investissement pour l'Angleterre périphérique, celle qui est en dehors de Londres". Une stratégie qui vise à renouer le lien entre le parti conservateur et les classes moyennes qui "devrait d'ailleurs donner à la droite française un certain nombre d'idées," glisse-t-il encore. 

La "Singapour européenne"

Quant à savoir si le Royaume-Uni va devenir la "Singapour européenne" et se lancer dans un dumping social et financier, Emmanuel Sales esquisse un sourire : "Il l'est déjà. Le Royaume-Uni était la première place financière du monde bien avant l'euro et la création de l'Union européenne, et ça ne changera pas."

Malgré tout, Emmanuel Sales n'est pas un "pro-Brexit", et regrette qu'au moment de l'élection d'Emmanuel Macron, la France ne se soit pas rapprochée des Britanniques pour les empêcher de sortir. "Ils sont notre premier partenaire [économique] excédentaire et militaire, mais on s'est mis dans la roue des Allemands, et le résultat est là", déplore-t-il.