Brésil : Haddad demande que ses "45 millions d'électeurs soient respectés"

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Fernando Haddad a déclaré dimanche que ses électeurs constituaient "une partie importante du peuple brésilien" qui devait "être respectée". © NELSON ALMEIDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Après sa défaite dimanche à l'élection présidentielle, le candidat du Parti des Travailleurs a appelé ses électeurs à "représenter une opposition qui place les intérêts de la Nation au-dessus de tout". 

Fernando Haddad, candidat de gauche malheureux de la présidentielle dimanche au Brésil, a demandé que ses "45 millions d'électeurs soient respectés", après l'élection de Jair Bolsonaro, qui avait promis à ses opposants "la prison ou l'exil". Le député d'extrême droite Jair Bolsonaro a obtenu une nette victoire avec 55,2% des suffrages contre 44,8% à Haddad, a annoncé le Tribunal supérieur électoral après le dépouillement de 99,6% des suffrages.

"La responsabilité de représenter une opposition". Évoquant les "plus de 45 millions de voix" qui se sont portés sur son nom, Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT) a déclaré que "cette partie importante du peuple brésilien doit être respectée". "Les droits civiques, politiques, du travail et sociaux sont en jeu maintenant", a-t-il dit. "Nous avons la responsabilité de représenter une opposition qui place les intérêts de la Nation au-dessus de tout", a-t-il ajouté.

Fernando Haddad s'est abstenu, dans son discours devant ses militants à Sao Paulo, de féliciter Bolsonaro pour sa victoire, au terme d'une campagne très dure et tendue. Le député d'extrême droite a axé une grande partie de sa campagne sur une démolition en règle et virulente des 13 années de règne du PT  (2003-2016).

Pour Haddad, la démocratie est "en danger". Fernando Haddad avait déclaré vendredi qu'il "lutterait jusqu'au bout pour empêcher le fascisme" au Brésil et encore indiqué dimanche matin, en votant, que "la démocratie et les libertés individuelles étaient en danger". Haddad, qui avait remplacé l'ex-président Lula, emprisonné  et rendu inéligible alors qu'il voulait se présenter à un troisième mandat, n'a pas davantage parlé de son mentor lors de son discours.

 

Human Right Watch "va suivre de près" les actions de Bolsonaro. Human Rights Watch (HRW) a lancé dimanche un "appel urgent" à "protéger les droits" démocratiques du Brésil après l'élection du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro à la présidence de la première puissance d'Amérique Latine.  "Le Brésil a des juges indépendants, des procureurs engagés, des journalistes courageux et une société civile vibrante", a déclaré le directeur d'HRW pour les Amériques, José Miguel Vivanco. "Nous nous unirons à eux pour affronter quelque tentative que ce soit d'éroder les droits démocratiques et les institutions que le Brésil a construits dans la douleur ces trois dernières décennies", a-t-il poursuivi. "Human Rights Watch va suivre de près le discours et les actions du gouvernement Bolsonaro", qui prendra le pouvoir en janvier, a souligné le responsable de l'ONG.

Le communiqué d'HRW a cité une série de déclarations polémiques du président élu, qui a par exemple annoncé la semaine dernière une grande "purge" chez ses opposants de gauche, qualifiés de "marginaux rouges", qui n'auraient d'autre choix que la prison ou l'exil.