Attentats en Catalogne : l'enquête se poursuit en France, confirme Collomb

Gérard Collomb s'est exprimé devant la presse en compagnie de son homologue espagnol.
Gérard Collomb s'est exprimé devant la presse en compagnie de son homologue espagnol. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec agences , modifié à
Les enquêteurs cherchent à savoir pourquoi certains des auteurs des attentats en Catalogne sont "montés à Paris et ce qu'ils ont fait en région parisienne".

Pourquoi des membres de la cellule djihadiste de Catalogne sont-ils venus en région parisienne moins d'une semaine avant les attentats de Barcelone et de Cambrils ? C'est ce que les enquêteurs français cherchent à découvrir, a déclaré mercredi le ministre français de l'Intérieur.

"Nous essayons de savoir pourquoi". Quelques jours avant les attentats, "une voiture est passée en France, montée à Paris. Nous essayons de savoir pourquoi (…) et ce qu'ils ont fait dans la région parisienne", a déclaré Gérard Collomb lors d'une conférence de presse à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Le ministre s'exprimait après la signature avec son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido d'un protocole sur la mise en place d'une formation conjointe des gendarmes des deux pays.

Qui se trouvait dans la voiture ? Il est désormais avéré que l'Audi qui a servi à l'attaque à la voiture-bélier de Cambrils, cité balnéaire de Catalogne, a été repérée en France les 11 et 12 août derniers, avec au moins deux membres de la cellule djihadiste. Selon des informations publiées par la presse, dont Le Parisien, l'un des occupants repérés dans l'Audi "flashée" pour excès de vitesse dans l'Essonne pourrait être Younès Abouyaaqoub, le conducteur de la camionnette qui a fauché des dizaines de piétons sur la Rambla, à Barcelone, jeudi dernier.

Un arrêt dans une Fnac. Le jeune djihadiste et son ou ses accompagnateurs auraient fait des achats à Paris, notamment dans une Fnac, et dormi dans un hôtel au sud de la capitale, à Malakoff. "Personne ne peut penser à l'heure actuelle que ce voyage éclair ait été effectué pour acheter un appareil photo à la Fnac", a affirmé en conférence de presse le procureur de la République de Paris François Molins. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire ont été chargées de l'enquête par la section antiterroriste du Parquet de Paris.

"Toute anticipation pourrait compromettre le cours de l'enquête". Interrogé sur le même sujet mercredi, Juan Ignacio Zoido a insisté sur le fait que "toutes les informations" seraient communiquées en détail par le juge, "toute anticipation" pouvant "compromettre le cours de l'enquête". Gérard Collomb a également déclaré que l'imam Abdelbaki Es Satty, soupçonné d'avoir radicalisé la douzaine de jeunes tenus pour les auteurs des attentats, "s'est rendu en Belgique et voulait devenir imam dans une mosquée de Belgique".

L'importance de la collaboration européenne. "Aujourd'hui, on voit que la coopération entre les différents pays européens est d'autant plus nécessaire que les auteurs d'attentats ne connaissent pas de frontières et que donc, si nous ne coordonnons pas nos forces, nous ne pourrons ni prévenir un certain nombre d'attentats, ni arrêter leurs auteurs lorsqu'ils ont été commis", a insisté le ministre. "Les réseaux aujourd'hui circulent à travers l'Europe. Il est extrêmement important que nous puissions échanger nos renseignements de manière à déceler les signaux qui prouvent que ces individus sont prêts a passer a l'acte", a-t-il ajouté. "La France et l'Espagne ont travaillé la main dans la main", a salué de son côté Juan Ignacio Zoido, remerciant "les services policiers français de toute la collaboration apportée aux services espagnols".

La question de la lutte contre les réseaux djihadistes en Europe sera au menu du prochain Conseil européen des ministres de l'Intérieur, dans une quinzaine de jours, à Bruxelles.