Après Syriza, la vague Podemos ?

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avec AFP
ESPAGNE - Le parti anti-austérité organise samedi à Madrid une grande "Marche du changement", quelques jours après la victoire de son allié grec Syriza. 

"Tic tac, tic tac, le compte à rebours a commencé" : le message du parti espagnol Podemos - littéralement "Nous pouvons" -  à la classe politique est clair :  il faudra compter avec eux en 2015. Enhardi par la victoire de son allié Syriza en Grèce, Podemos démarre cette année électorale avec une grande manifestation samedi à Madrid : la "Marche du changement".

Capitaliser sur la victoire de Syriza. "L'espoir arrive", s'est écrié le chef de la nouvelle formation, Pablo Iglesias, à l'annonce de la victoire dimanche d'Alexis Tsipras, le nouveau Premier ministre grec, qu'il était allé soutenir pendant la campagne électorale. La promesse de Pablo Iglesias aux Espagnols ? Renverser une classe dirigeante qu'il juge corrompue.

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Deux tests en 2015. Une prédiction que cet ex-professeur de sciences politiques de 36 ans espère voir se réaliser dans les mois à venir. Deux grands rendez-vous politiques sont en effet prévus en 2015 : les élections régionales en mai, avant les législatives en fin d'année. 

Selon les récentes enquêtes d'opinion, Podemos se hisse en tête des sondages. La formation, issue du mouvement des indignés, dépasse largement le Parti socialiste (PSOE) et même parfois les conservateurs du Parti populaire au pouvoir.

Démonstration de force. Samedi, Podemos entend donc remplir la Puerta del Sol. Une place au centre de Madrid, où est né le mouvement des indignés qui a soulevé des foules contre l'austérité depuis mai 2011. Des manifestants venus de toute l'Espagne sont attendus pour cette manifestation que Podemos espère transformer en démonstration de force. 

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Un "pari risqué". Mais cette marche, premier rassemblement du parti, fait aussi figure de test pour Podemos. "C'est un pari risqué", estime Jose Ignacio Torreblanco, qui achève un livre sur Podemos. Même s'ils ont évité d'avancer un chiffre de participation, "ils prennent le risque de faire dans les rues une démonstration qui sera peut-être en deçà des attentes", poursuit-il.

Conscients de la popularité du nouveau parti, socialistes et conservateurs tentent de barrer la route au parti. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a ainsi appelé les Espagnols à ne pas "jouer à la roulette russe" en votant pour un parti "qui promet la lune et même le soleil". 

Le terreau de Podemos. Affaiblis par des scandales, ces deux partis traditionnels qui gouvernent l'Espagne en alternance depuis près de 40 ans concentrent les attaques de Podemos. La formation dénonce régulièrement  "une minorité corrompue, qui a commis le plus grand pillage de l'histoire récente de l'Espagne". Un discours nourri des difficultés sociales : malgré un redémarrage de l'économie, le chômage frappe encore plus de 23% de la population active. 

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