Après Charlottesville, Trump se ressource auprès de ses partisans à Phoenix

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Donald Trump a pris un bain de foule mardi. © Ralph Freso / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors d'un discours à Phoenix, Donald Trump s'est offert un bain de foule avant de s'en prendre aux médias et aux opposants présents devant la salle.

Le président américain Donald Trump a défendu avec vigueur mardi soir sa réaction après les incidents de Charlottesville, lors d'un discours devant des milliers de partisans enthousiastes à Phoenix. Face à un parterre galvanisé scandant "USA ! USA !", le président américain s'est offert un bain de foule et a passé les trois quarts de son discours à épingler les médias, les élites et "Washington", comme aux belles heures de sa campagne.

Un mouvement "fondé sur l'amour". "Vous avez toujours compris ce que Washington ne comprenait pas", a déclaré le locataire de la Maison-Blanche au public, dans lequel flottaient beaucoup de pancartes "Les femmes pour Trump" ou "Les anciens combattants pour Trump", et bien sûr les casquettes "Make America Great Again", son slogan de campagne. Une poignée de protestataires s'étaient glissés dans la foule, vite escortés vers la sortie. Donald Trump a répété que "notre mouvement est fondé sur l'amour pour les Américains, pour les laissés-pour-compte, pour chaque enfant américain qui mérite une chance de réaliser ses rêves...".

"Le conducteur est une personne horrible". Il a ensuite embrayé sur les suites des événements de Charlottesville, qui "ont touché l'Amérique en plein cœur". "J'ai parlé avec force contre la haine et l'intolérance quand j'ai appris les événements" survenus il y a dix jours dans cette ville de Virginie lors d'un rassemblement de groupes d'extrême droite, notamment des néonazis et des suprémacistes blancs. Raillant les médias qui l'ont accusé d'avoir réagi trop tardivement ou de ne pas avoir suffisamment condamné l'auteur du meurtre, Donald Trump a lancé : "Voici ma déclaration : le conducteur de la voiture est une personne horrible".

Attaque en règle contre les médias. Déplorant ceux qui veulent "effacer notre histoire et notre culture" en enlevant les statues de héros confédérés, il s'est toutefois gardé d'évoquer la violence "des deux côtés", formule qui avait enflammé les esprits et été interprétée par beaucoup, y compris dans les rangs des Républicains, comme créant une équivalence entre les contre-manifestants et les néonazis. Donald Trump a ensuite passé une vingtaine de minutes à s'en prendre aux médias, qu'il a fait abondamment huer. "Il est temps de faire admettre aux médias leur responsabilité pour les divisions qu'ils génèrent", a déclaré-t-il, avant d'attaquer ses cibles favorites : CNN, le New York Times, le Washington Post, et de faire applaudir la chaîne conservatrice Fox News.

Le magnat de l'immobilier a ensuite ironisé sur le nombre des opposants qui manifestaient en bas du centre de conventions de Phoenix où se tenait son rassemblement, et qui criaient "Honte ! Honte ! Honte !" ou tenaient des pancartes assimilant Donald Trump à Hitler ou aux nazis. "Toute la semaine, ils ont parlé de la foule massive qui allait être ici. Où sont-ils ? Je crois qu'il fait trop chaud", a badiné Donald Trump, faisant rire le public. Quelques centaines de manifestants étaient initialement présents mais leur nombre a ensuite gonflé pour atteindre plusieurs milliers. Contrairement à Charlottesville, et malgré les cris qui montaient, le face-à-face n'a pas dégénéré en affrontements violents.