Alep : "On manque de sang pour les transfusions"

Des milliers de personnes ont été évacuées depuis jeudi d'Alep.
Des milliers de personnes ont été évacuées depuis jeudi d'Alep. © AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni avec C.O. , modifié à
Notre envoyé spécial à la frontière turco-syrienne a pu mesurer la difficulté pour les secours de s'organiser. Soigner des blessés à Alep relève de l'exploit.
REPORTAGE

De la médecine de fortune, gérée à distance. Tel est le quotidien des secours à Alep, la ville assiégée par les forces du régime où se trouvent encore des dizaines de milliers de civils encore bloqués. Notre envoyé spécial à Gaziantep, en Turquie, à quelques kilomètres de la frontière avec la Syrie, a pu constater à quel point il était difficile pour les secours de s'organiser.

"Je resterai jusqu'au bout". Il a rencontré Sala, responsable d'une association de médecins basée à Gaziantep, qui vit dans l'incertitude et la crainte permanentes. Ses équipes sur place, à Alep, économisent l'électricité fournie par un groupe électrogène. Il est soulagé lorsqu'en fin de journée, il parvient à avoir des nouvelles du Dr Hatem.

"J'essaie de faire de mon mieux pour soigner les enfants. Mais on manque de sang pour les transfusions. On manque de médicaments", lui explique-t-il, avant de préciser, déterminé : "Je resterai jusqu'au bout. Jusqu'au départ du dernier patient d'Alep-Est".

L'évacuation ne se fait pas dans les règles.Des milliers de personnes ont été évacuées depuis jeudi d'Alep, un des derniers bastions de la rébellion syrienne, assiégé par le régime de Bachar al-Assad. Mais selon Sala, l'évacuation ne se fait pas dans les règles : "Le premier convoi de civil évacué a été pris pour cible. Le blessé qui a été transporté est mort", raconte le médecin. "On m'a également rapporté un bombardement à proximité du point de rassemblement des civils, ce qui est contraire à l'accord conclu entre le régime et les rebelles." "Dans ces conditions on ne réfléchit plus, déplore-t-il. Nous ne faisons plus que réagir".