Afghanistan : les Etats-Unis ont bien forcé l'entrée de l'hôpital de MSF

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N.M. avec AFP , modifié à
Médecins sans frontières déplore que cette entrée ait pu endommager leur complexe mais aussi détruire "de possibles preuves" du bombardement d'octobre dernier.

Le Pentagone a admis lundi que des troupes américaines et afghanes ont forcé la semaine dernière l'entrée de l'hôpital de MSF à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Le bombardement de cet établissement début octobre avait fait au moins 24 morts.

"Pour des raisons de sécurité". "Ils ont forcé le portail pour des raisons de sécurité et pensaient que le personnel de MSF n'étaient pas sur place", a déclaré le porte-parole du Pentagone, le capitaine Jeff Davis, à propos de l'entrée de militaires dans l'hôpital jeudi. Il a expliqué que les troupes afghanes et américaines étaient venues inspecter les dégâts causés par le bombardement meurtrier survenu le 3 octobre. 

"Le portail sera réparé". "Nos équipes ignoraient que des employés de MSF se trouvaient là et ces derniers étaient mécontents que nous l'ayons cassé, c'est compréhensible", a-t-il ajouté. Les militaires étaient à bord d'un véhicule afghan à chenille mais pas d'un tank, a assuré Jeff Davis, promettant que les forces de la coalition répareraient l'entrée de l'hôpital cette semaine. Les militaires "ont fait ça, ils n'auraient pas dû. Ils auraient dû se coordonner en avance et ils vont le régler en s'assurant que le portail sera réparé", a-t-il déclaré.

Des preuves du bombardement détruites ? Une porte-parole de MSF avait confirmé à l'AFP cette entrée en force la semaine dernière, intervenue selon elle "en dépit d'un accord (...) stipulant que MSF devait être informée avant chaque nouvelle étape de la procédure (de l'enquête américano-afghane) impliquant le personnel ou les actifs de l'ONG". "Leur intrusion non annoncée et de force a endommagé le complexe, détruit de possibles preuves et généré du stress et de la peur chez l'équipe de MSF", avait-elle ajouté. MSF a réclamé une enquête indépendante sur le bombardement de son hôpital de Kunduz  qui a tué au moins 14 de ses employés et dix patients.