Accueil de réfugiés : Donald Trump honorera un accord avec l'Australie

Le Premier ministre australien assure que l'accord avec les États-Unis sera honoré
Le Premier ministre australien assure que l'accord avec les États-Unis sera honoré © PAUL J. RICHARDS / AFP
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avec AFP , modifié à
Les États-Unis vont honorer l'accord conclu avec l'Australie concernant l'accueil de réfugiés sous la mandature de Barack Obama.

Le président américain Donald Trump honorera, en dépit de sa politique migratoire très restrictive, un accord conclu par son prédécesseur pour accueillir des réfugiés relégués par l'Australie dans des camps controversés, a annoncé lundi le Premier ministre australien Malcolm Turnbull.

Un accord en sursis ? Canberra avait en novembre négocié un "accord exceptionnel" avec l'administration de Barack Obama portant sur l'accueil d'un nombre inconnu des 1.600 migrants parqués dans les camps de rétention de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et de Nauru, minuscule île du Pacifique. Certains craignaient que Donald Trump, qui vient de signer un décret interdisant temporairement aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane de fouler le sol américain, ne revienne sur cet accord, tant il s'attache depuis son investiture à détricoter la politique de son prédécesseur.

L'accord sera honoré. Après un échange téléphonique avec le président américain, Malcolm Turnbull a affirmé que l'accord serait honoré. "Nous avons aussi discuté des arrangements pour la relocation des réfugiés de Nauru et de Manus, qui avaient été conclus avec la précédente administration, et je remercie le président américain pour son engagement à respecter cet accord", a dit le Premier ministre aux journalistes. Il s'est refusé à donner davantage de détails sur cet accord, expliquant que la balle était dans le camp des agences gouvernementales américaines.

Une politique migratoire dure. Malcolm Turnbull s'est bien gardé de critiquer le décret signé vendredi Donald Trump qui interdit pour 90 jours l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de sept pays jugés dangereux (Irak, Iran, Yémen, Libye, Syrie, Soudan, Somalie), le temps de revoir les critères d'admission. L'Australie mène elle-même une politique extrêmement dure à l'égard des réfugiés tentant d'atteindre son territoire.

Au nom de la lutte contre les gangs de passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants tentant la périlleuse traversée vers l'Australie, Canberra repousse systématiquement en mer les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes. Les migrants qui y parviennent - originaires principalement d'Afghanistan, du Sri Lanka ou du Proche-Orient - sont relégués pour des durées indéterminées dans des camps reculés. Même si leur demande d'asile est jugée fondée, ils ne sont pas autorisés à s'installer sur le sol australien. 

Pas d'inflexion de la politique migratoire australienne. Les organisations de défense des droits de l'Homme ont multiplié les rapports pour dénoncer les conditions de détention dans ces camps et le "désespoir absolu" de leurs occupants. Canberra maintient un blackout sur ce qui s'y passe et sur ses opérations maritimes. Commentant l'accord passé avec Washington, le ministre australien de l'Immigration a affirmé que son pays ne comptait nullement adoucir sa politique migratoire.