À Washington, une poignée de néonazis face à des centaines de contre-manifestants

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Europe1.fr avec AFP , modifié à
À peine une vingtaine de manifestants néonazis américain se sont finalement rendus devant la Maison-Blanche, contre les 400 espérés par le mouvement d'ultra-droite.

Une poignée seulement de néonazis se sont rassemblés dimanche devant la Maison-Blanche, sous surveillance policière renforcée et face à des centaines de contre-manifestants, un an après les incidents meurtriers de Charlottesville.

Une petite vingtaine de suprémacistes. Ils avaient reçu l'autorisation pour un cortège de 400 personnes mais seule une vingtaine de suprémacistes blancs sont arrivés dans l'après-midi au square Lafayette, après avoir marché depuis une station de métro du centre de Washington. Parmi eux figuraient Jason Kessler, organisateur de l'événement et déjà à l'origine du rassemblement de l'an dernier à Charlottesville. Les manifestants ont été accueillis par au moins 300 militants antiracistes qui leur ont crié "Honte à vous" et "Partez de ma ville".

La ville de Washington avait accordé à l'organisation informelle "Unite the Right", à l'origine du rassemblement de Charlottesville en Virginie en 2017, un créneau de 17h30 à 19h30, mais le groupe de manifestants a quitté les lieux aux environs de 18 heures.

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"Non à une Amérique fasciste". Pour empêcher tout contact entre manifestants et contre-manifestants, un important dispositif policier avait été mis en place, avec plusieurs artères interdites à la circulation. Après le départ des sympathisants d'extrême droite, la police a eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser une partie des militants "antifa", qui ont fini par quitter les lieux. "Antifa", militants du mouvement "Black Lives Matter" (contre les violences visant les noirs) ou simples citoyens venus exprimer leur rejet des néonazis, ils étaient des centaines dans le centre de Washington dimanche. Certains avaient commencé à se rassembler dès le début d'après-midi, brandissant notamment des pancartes disant "Non aux nazis, non au Ku Klux Klan, non à une Amérique fasciste".

Le traumatisme de Charlottesville. Unite the Right avait conseillé à ses partisans de ne ramener que des drapeaux américains ou confédérés, et de ne pas répondre "avec colère" aux "provocations". Les armes à feu avaient été interdites sur les lieux de la manifestation, même pour les personnes ayant des permis.

Initiateur de la manifestation de l'an dernier, Kessler avait demandé à défiler de nouveau à Charlottesville, mais la municipalité a refusé. La petite cité de Virginie, située à moins de 200 km au sud de Washington, ne voulait pas revivre les événements du 12 août 2017. Après une manifestation pour protester contre le projet de la municipalité de déboulonner une statue du général confédéré Robert E. Lee, des heurts avaient éclaté entre suprémacistes blancs et contre-manifestants. Un sympathisant néonazi avait alors foncé en voiture dans une foule de manifestants antiracistes, tuant une jeune femme de 32 ans, Heather Heyer, et faisant 19 blessés.

Les Blancs "sous-représentés". Dans un entretien à la radio publique NPR diffusé vendredi, Jason Kessler avait exprimé le souhait que l'événement de dimanche soit "apaisé" et pris publiquement ses distances avec la mouvance néonazie. "Je ne veux pas de néonazis à mon rassemblement", avait-il assuré, "ils ne sont pas les bienvenus". Il a néanmoins expliqué vouloir défendre les droits de la population blanche, qu'il estime "sous-représentée". L'activiste a également repris à son compte la théorie générale de l'auteur américain Charles Murray, pour qui les capacités intellectuelles sont fonction de l'origine ethnique.