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Isabelle Ory, édité par Romain David , modifié à
Alors que le divorce entre le Royaume-Uni et l'UE est sur le point de devenir effectif, les Européens redoutent désormais la contagion à d'autres pays. À Bruxelles, beaucoup appellent à mieux cerner les causes véritables de cette rupture, pour permettre à l'Union de sortir d'une crise de confiance.

Encore quelques heures, et le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne sera effectif. Jeudi 31 janvier, à 23 heures, le Brexit deviendra une réalité, plus de trois ans après le référendum du 23 juin 2016. Et si ce divorce, après des mois d’agitation politique, réussissait aux Britanniques ? Cette hypothèse inquiète à Bruxelles, et plonge les Européens en pleine introspection.

"Bien sûr que je suis inquiet, je me sens en danger dans ma volonté de poursuivre le projet européen", admet ainsi le centriste Pascal Durand, Européen convaincu, mais qui fait partie de ceux qui affichent ouvertement leurs doutes. "Il ne s'agit pas tellement de vouloir que ça réussisse ou pas mais on doit comprendre, nous Européens, pourquoi il y a ce Brexit."

Répondre aux angoisses des Européens

Le Brexit est le signal d’alarme, l’avertissement que l’Union européenne ne peut pas se permettre d’ignorer. Depuis les rangs nationalistes, l’eurodéputé du Rassemblement national Thierry Mariani avertit : "L’Europe vient de se prendre une claque, quand on se prend une claque soit on change de comportement soit on se prend une deuxième ou une troisième claque." 

Changer de comportement pour éviter d’autres sorties de l'Union ? Michel Barnier, négociateur en chef pour le Brexit, défend les intérêts des 27 face à Londres, mais même lui appelle à entendre le désamour exprimé par des millions de Britanniques. "Il y a beaucoup de leçons à tirer. Le sentiment de ne pas être assez protégé, une angoisse sociale… Il faut prendre du temps pour écouter et pour répondre", explique-t-il. Pour répondre, Bruxelles a adopté une double stratégie. D’abord reprendre l’initiative avec de grands projets sur le climat ou la politique industrielle. Et en parallèle, en lâcher le moins possible aux Britanniques dans les négociations qui vont commencer.