Zones d'ombre dans la libération de Reiss

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Hélène Favier , modifié à
Sa libération intervient après une décision de la justice française concernant un Iranien.

Le retour en France de Clotilde Reiss, retenue à Téhéran, clôt une affaire qui a empoisonné les relations franco-iraniennes depuis près d’un an. Mais alors que le chapitre diplomatique se referme, des zones d'ombre demeurent sur le dénouement de ce dossier.

L'affaire Kakavand

La jeune Française a en effet été autorisée à quitter l'Iran quelques jours seulement après la décision de la justice française de refuser l'extradition, vers les Etats-Unis, de l'ingénieur Majid Kakavand, retenu en France depuis mars 2009 à la demande de la justice américaine. Majid Kakavand a été libéré et est retourné en Iran.

Paris et Téhéran ont toujours officiellement démenti tout lien entre ces deux affaires. Mais, se félicitant de la libération de Majid Kakavand, les autorités iraniennes s'étaient empressées d'annoncer, le 11 mai, une "décision rapide" de la justice concernant Clotilde Reiss.

Le dossier Ali Vakili Rad

Par ailleurs, un autre Iranien détenu en France, Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à perpétuité pour le meurtre en 1991 de l'ancien Premier ministre du Chah, Chapour Bakhtiar, a formulé une demande de libération conditionnelle. Le tribunal d'application des peines de Paris, qui a reporté plusieurs fois sa décision sur ce dossier, vient d'indiquer qu'il statuerait mardi. Selon Le Monde, Brice Hortefeux devrait signer lundi son décret d'expulsion, indispensable pour la libération d'un étranger.

Le président Ahmadinejad n' a eu de cesse de rappeler que la solution de l'affaire Reiss dépendait "de l'attitude des dirigeants français" et du sort d'Iraniens retenus en France. Mais Paris et le Quai d’Orsay s’appliquent toujours à nier tout lien entre ces affaires.

Démenti de l'Iran et de la France

"Cette succession de décisions judiciaires - et en France, on n'influence pas des décisions des juges - n'a rien à voir avec un marchandage éventuel, un marchandage allégué, rien à voir", a fustigé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner sur Radio J.

"Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, il n’y a pas eu de négociations dans ce dossier", a également insisté, dimanche sur Europe1, le diplomate Francois Nicoullaud, ex-ambassadeur de France à Téhéran.

" La justice française a suivi son cours. Les Iraniens ont obtenu satisfaction - effectivement - avec la libération de deux personnes. Mais, pour l’un, on n’avait rien à lui reprocher. L’autre : il avait payé sa dette à la société", a-t-il martelé saluant, une fois encore, cet heureux dénouement pour Clotilde Reiss.