Visite imminente du chef de l’AIEA en Iran

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L’Iran avait accepté, jeudi à Genève, de confier l’enrichissement de son uranium à des pays tiers et d’ouvrir son site de Qom à l’AIEA.

La réunion de crise entre les Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) et l’Iran, jeudi à Genève, au sujet du programme nucléaire engagé par Téhéran, a débouché sur des avancées notables. D’abord, les différentes parties, qui avaient stoppé leurs discussions depuis 14 mois, ont prévu de se retrouver afin "d’intensifier leur dialogue", selon Javier Solana, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, qui participait à la réunion. Dans un premier temps, les adjoints du négociateur iranien Saïd Jalili et du diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, se réuniront "dans les prochains jours", rapporte vendredi l'agence iranienne Fars.

L’Iran a également donné son accord pour une visite de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur son site controversé de Qom. Son existence, révélée lors du G20 de Pittsburgh, avait provoqué la colère et un ultimatum des puissances occidentales qui y voyait un nouveau pas vers une utilisation militaire du nucléaire par Téhéran. Le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, est attendu à Téhéran à partir de samedi, a-t-on appris vendredi.

Enfin, les Six et le négociateur iranien Saïd Jalili ont également "convenu en principe que l'uranium faiblement enrichi en Iran sera exporté dans d'autres pays pour être totalement enrichi", a assuré Javier Solana. La France s’est portée candidate."C'est pour leur réacteur de recherche et nous avons offert une réponse plutôt positive, a indiqué Bernard Kouchner. D'ailleurs les Russes aussi, mais on n'en est pas là du tout."

"Nous avons eu des discussions élargies", s'est félicité le négociateur iranien Saïd Jalili. "Cette réunion a fourni une bonne occasion pour une nouvelle coopération afin de dissiper des préoccupations internationales."

Par ailleurs, une rencontre entre deux hauts responsables américain et iranien a eu lieu en marge de ces discussions, une première à ce niveau depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a 30 ans.

Les Etats-Unis ne sont pas pour autant disposés à relâcher la pression sur Téhéran. La Maison Blanche a ainsi menacé l'Iran jeudi de nouvelles sanctions s'il essayait de gagner du temps. "Si, à un moment quelconque, il apparaît que tout ce que les Iraniens essaient de faire, c'est faire durer la discussion le plus longtemps possible, je crois que, de concert avec nos partenaires nous prendrons des mesures supplémentaires pour faire comprendre à l'Iran combien nous sommes sérieux", a déclaré Robert Gibbs, le porte-parole de barack Obama.