"Une séquence démente de lynchage"

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Soulagé, Bernard-Henri Lévy reste surtout en colère face à ce qu’il appelle un "acharnement".

Roman Polanski est libre de ses mouvements depuis lundi, la Suisse ayant décidé de ne pas l’extrader vers les Etats-Unis. Au lendemain de cette décision, Bernard-Henri Lévy, qui l’a soutenu depuis le début, s’est exprimé sur Europe 1.

"Cet acharnement est enfin terminé", a ainsi déclaré l'écrivain :

Le philosophe donne tout d’abord quelques précisions sur l’état d’esprit du cinéaste. "Je crois que lui, son épouse et ses enfants sont incroyablement soulagés. Ce cauchemar incompréhensible est terminé". Roman Polanski devrait pourtant rester discret dans les jours à venir. "Il n’a pas souhaité s’exprimer publiquement. Je ne suis pas sûr qu’il aime beaucoup les journalistes, qu’il trouve qu’il a été bien traité par la presse".

En plus de son soulagement, Bernard-Henri Lévy a fait part de sa colère face à cette affaire. "On sort d’une séquence démente comme l’humanité en a rarement le secret, entre le lynchage et la chasse à l’homme".

Le philosophe accuse également « l’acharnement » de la justice américaine. "Roman Polanski a commis une faute il y a 33 ans, non pas un viol, mais un détournement de mineur. La peine maximale pour cela est de 42 jours de prison. Il les a faits, a payé sa dette. Le procureur de l’époque lui-même le reconnait sous serment".

"Peur de défendre Roman Polanski"

Bernard-Henri Lévy accuse également le monde du cinéma de ne pas avoir assez soutenu le réalisateur. "Il s’est passé quelque chose de très étrange", s’insurge-t-il. "Tout le monde savait que cette affaire n’avait ni queue ni tête, qu’il avait payé sa dette. Pourquoi alors cet acharnement ? Et cette peur ? J’ai appelé beaucoup de gens du cinéma, j’ai eu énormément de refus. J’ai été frappé par la peur qu’ils avaient de défendre Roman Polanski".

"On a volé 10 mois de la vie de cet homme et de sa famille. On va se réveiller en ayant honte", affirme en conclusion le philosophe