Ukraine : un lendemain de référendum

Les pro-russes fêtent leur victoire au référendum
Les pro-russes fêtent leur victoire au référendum © Reuters
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OU EN EST-ON ? - Le référendum qui s’est tenu dimanche dans plusieurs villes de l’est déstabilise un peu plus l’Ukraine.

L’INFO. En annonçant lundi près de 89% du "oui" au référendum sur l’indépendance de la région de Donetsk, les séparatistes pro-russes ont déchaîné une nouvelle vague de réactions. Europe 1 fait le point sur une journée mouvementée dans la crise ukrainienne.

Les séparatistes vont encore plus loin

Après leur victoire sur Kiev, les séparatistes ont réclamé lundi leur rattachement à la Russie, faisant monter les enchères dans la crise ukrainienne. A Donetsk et à Lougansk, ils ont proclamé leur souveraineté sur leur région, niant  Kiev tout droit à régir sur cette zone du pays. "Nous, le peuple de la république populaire de Donetsk, déclarons que la république devient désormais un Etat souverain", a lancé Denis Pouchiline, un des chefs séparatistes de Donetsk.

A Donetsk, ce leader a également indiqué que le scrutin présidentiel, qui doit dérouler le 25 mai, ne se tiendrait pas dans la région de Donetsk.

Moscou "respecte" sans reconnaître le référendum

Moscou est la première concernée par le scrutin qui s’est tenu dimanche dans l’est de l’Ukraine. Lundi, la Russie a donc appelé à respecter la volonté des Ukrainiens de l’Est. Le Kremlin a ajouté que la "mise en œuvre" des résultats devait se faire de manière "civilisée" et dans le "dialogue" avec le gouvernement de Kiev.

De nombreux observateurs ont noté que les autorités russes n’ont en aucun cas utilisé le terme de "reconnaissance" de ce scrutin. Le Kremlin s’inscrirait donc plus dans une volonté d’utiliser le référendum comme moyen de pression contre Kiev. Le rattachement des régions de l’Est ne semble donc pas encore totalement acté pour Moscou.

Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé que les séparatistes devaient être à la table des négociations internationales, au même titre que le pouvoir central de Kiev.

En parallèle, la guerre du gaz continue. Gazprom a une nouvelle fois menacé l’Ukraine de couper ses livraisons de gaz d’ici le 3 juin, si Kiev ne réglait pas sa facture.

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L’Occident réplique à sa manière

Sans surprise, aucun grand pays occidental n’a reconnu le référendum qui s’est tenu dimanche dans l’est de l’Ukraine. Washington a dénoncé un "référendum illégal", fauteur de "division et de désordre", a déclaré la porte-parole de département d’Etat, Jennifer Paski.

Pour répondre à ce scrutin considéré comme un affront, l’Union européenne a étendu lundi ses sanctions contre la Russie. Deux entreprises criméennes et treize personnalités supplémentaires tombent désormais sous le coup du gel des avoirs et d’une interdiction de visas. "Cette décision confirme la grande détermination de l’Union européenne à garantir le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine", a déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir.

Ces sanctions européennes n’empêchent pas l’Union de continuer la stratégie de la médiation. Le ministre allemand des Affaires étrangères se rend mardi en Ukraine, pour rencontrer le Premier ministre par interim, ainsi que dans l’est tenu par les séparatistes.

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