UE : un blocage venu de Slovaquie

Le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova, dépitée après le rejet du texte devant ratifié le renforcement du FESF.
Le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova, dépitée après le rejet du texte devant ratifié le renforcement du FESF. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Un petit parti a empêché l'adoption au parlement du nouveau fond européen de sauvetage (FESF).

Tous les regards européens étaient tournés mardi vers la Slovaquie, dernier pays à devoir adopter le renforcement du Fonds de sauvetage de la zone euro (FESF) pour qu'il devienne effectif. Mais le gouvernement slovaque, qui avait mis sa possible démission dans la balance, n'a pas convaincu le parlement d'adopter le texte. Pire, l'opposition la plus résolue est venue d'un parti... qui fait partie de la coalition gouvernementale.

Le parti Liberté et Solidarité (SaS), membre de la coalition au pouvoir, n'a pas participé au vote prévu, privant la coalition au pouvoir de la majorité pour faire ratifier le texte. Le parti minoritaire estime aussi que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres. Et pose une condition : que la Slovaquie soit dispensée de payer son écot, une éventualité exclue par Bruxelles.

Un nouveau vote d'ici vendredi

Le Parlement slovaque s'était réuni à la mi-journée mais les tractations ont patiné jusqu'à 22h15, heure à laquelle le texte a été rejeté. "Sur l'ensemble des 124 députés présents, 55 élus ont voté pour, 9 contre et 60 n'ont pas voté", a constaté le vice-président du Parlement Pavol Hrusovsky, après le vote.

Face au refus qui se profilait, les dirigeants slovaques avaient annoncé la possibilité d'un nouveau vote, dans lequel l'opposition social-démocrate (Smer-SD) pourrait soutenir le renforcement du FESF. "Nous disons 'non' à un gouvernement de droite, mais nous disons 'oui' au fonds de sauvetage", a annoncé, conciliant, le leader de l'opposition.

Un dispositif anti-crise qui doit être adopté par tous

"Je vous supplie, faites confiance à ce gouvernement, et à sa politique en matière des finances publiques", avait pourtant prévenu le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova, juste avant le vote. "Toute l'Union européenne est menacée, tout comme notre euro. Il faut agir tout de suite", avait-elle poursuivi.

Et pour cause : les dirigeants européens ont décidé le 21 juillet de muscler ce dispositif anti-crise en le dotant de nouveaux pouvoirs et en augmentant sa capacité de prêts. Mais pour entrer en vigueur, ces mesures doivent être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro, qui s'étaient fixés mi-octobre comme date limite.

Non sans mal, seize pays dont l'Allemagne et la Finlande, très divisées sur le plan intérieur sur l'aide à apporter aux pays fragiles de la zone euro, ont approuvé ces modifications. Ne reste désormais plus que la Slovaquie, que la Commission européenne a exhorté a adopté des mesures "importantes pour la stabilité de la zone euro".

La Slovaquie avait refusé de participer au premier plan d'aide

La Slovaquie, entrée dans la zone euro en 2009, était déjà le seul de l'Union monétaire à avoir refusé de participer au premier plan d'aide à la Grèce décidé au printemps 2010. La coalition au pouvoir à Bratislava est à présent divisée sur le renforcement du Fonds, qui passe pour le pays par une contribution à hauteur de 7,7 milliards d'euros. Le pays a ensuite traîné des pieds et tenté de repousser la date du vote sur le renforcement jusqu'en décembre.