UE : sursis pour l'aide alimentaire

Les associations d'aide aux plus démunis espèrent que l'UE ne va pas raboter son financement des banques et soupes alimentaires.
Les associations d'aide aux plus démunis espèrent que l'UE ne va pas raboter son financement des banques et soupes alimentaires. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Les partenaires européens ont surmonté leurs divergences pour sauver ce dispositif de solidarité.

Le programme de financement européen de l’aide aux plus démunis va être maintenu pour les deux prochaines années. Les pays de l'UE sont en effet parvenus lundi, après des mois de blocage, à un accord qui va permettre de prolonger ce programme en 2012 et 2013.

Deux ans de sursis

L'accord a été conclu en échange d'une déclaration de la France et de l'Allemagne s'engageant à travailler en vue de faire en sorte qu'à partir de 2014 le Programme européen d'aide aux démunis (PEAD) ne soit plus financé par l'UE. Le PEAD finance l’aide alimentaire et les soupes populaires de nombreux pays membres et bénéficie à 19 millions de personnes.

500 millions d'euros par an

"Je suis profondément heureux du déblocage par les Etats membres des plans 2012 et 2013 de distribution alimentaire aux plus démunis", a déclaré Dacian Ciolos dans un communiqué après la décision européenne d'y consacrer 500 millions d'euros par an pendant deux ans encore. Une décision obtenue sous la pression de la France, l'Allemagne ayant fini par accepter de maintenir temporairement sa contribution financière.

L'aide, fondamentale pour les banques alimentaires, menaçait de disparaître en raison de la fronde de six pays - Allemagne, Suède, Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, République tchèque - qui estiment que la politique agricole commune (PAC) n'a pas à financer l'aide aux plus démunis.

La pression de Paris

Le PEAD constituait en effet à l’origine un volet de la Politique agricole commune (PAC). Or, à ses débuts, la PAC était excédentaire et les pays membres avaient alors convenu de donner les surplus alimentaires au monde associatif. Mais l'ère des excédents étant révolue, c'est désormais 1% des fonds de la PAC qui finance le dispositif.

Avec la revirement de l'Allemagne, les cinq autres pays contestant le dispositif et proposant de diviser par quatre l’enveloppe globale se sont retrouvés sans minorité de blocage. 

La pression de la France était grande. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver l’aide alimentaire européenne aux plus démunis", avait martelé le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, dimanche sur Europe 1.

"Que l’Europe ne maintienne pas cette aide, c’est un scandale", s’est indigné Bruno Le Maire :