Témoignage : Le désespoir des trois Afghans expulsés

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avec Florence Lozach , modifié à
"Ils nous ont ramené sur la terre de la mort" : la correspondante d'Europe 1 a rencontré deux des hommes expulsés mardi de France.

Le rêve de Wahid s'est écroulé, mardi dernier, quand il a été expulsé du sol français, . "Je ne suis pas heureux d'être en vie. Il n'y a pas de place pour moi dans ce monde. Ma mère m'a dit d'aller en Europe. Là-bas, en France, on n'a pas voulu de moi. C'est quoi cette vie ? C'est cela l'humanité ? C'est cela les droits de l'homme ? C'est cela la loi du monde ?", s'interroge le jeune Afghan de 22 ans, que la correspondante d'Europe 1, Florence Lozach, a pu rencontrer.

Wahid n'a passé que 17 jours en France, dont 15 en prison. Dimanche, il a reçu un pécule de 2.000 euros de la part de la France. Il sait déjà à quoi cet argent va servir : retenter sa chance.

Passer de nouveau en Europe, c'est également l'objectif de Nik Khan."Je ne peux pas aller à Paktia", raconte le jeune homme de 18 ans. "On a beaucoup de problèmes là-bas. Ils nous ont ramené sur la terre de la mort. Moi, je vais mourir ici", s'indigne-t-il.

"Le ministre français, il n'est jamais venu ici. Il est assis sur un fauteuil en France. Il ne sait pas que les gens se font tuer ici", a ajouté Nik Khan, visant le ministre de l'Immigration, Eric Besson.

Dimanche, le ministre a affirmé, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, que les expulsions d'Afghans en situation irrégulière allaient se poursuivre.