Syrie : le massacre d'Hama émeut le monde

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avec AFP , modifié à
VIDEO - Plus de 130 civils ont été tués dimanche, veille du ramadan, dans des villes rebelles.

"L’un des jours les plus sanglants" depuis le début de la révolte. Voilà comment Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, analyse la répression sanglante qui a eu lieu dimanche à Hama. Une journée noire pour la Syrie à la veille du ramadan, valant déjà à ces offensives le nom de "massacre du ramadan".

Dans les villes aux mains des rebelles, l’armée et les forces de sécurité syriennes ont tué 139 personnes, donc une centaine dans la seule Hama, une ville théâtre d’immenses manifestations anti-Assad. Depuis 1982, Hama est la ville symbole de la lutte contre le pouvoir. A l’époque, 20.000 personnes étaient mortes dans une révolte des Frères musulmans.

Assad félicite ses troupes

Au lendemain de ce "bloody Sunday", le président Bachar al-Assad a félicité ses troupes. "Je salue chaque (soldat) et le félicite à l'occasion du 66e anniversaire de la création de l'armée arabe syrienne (...) qui défend ses droits face aux plans agressifs qui nous visent. Vous tous représentez l'orgueil et la fierté", a-t-il lancé lors d’une allocution.

Le président syrien s’est dit "absolument certain" de pouvoir "faire échouer ce nouvel épisode du complot bien ourdi, qui vise à morceler la Syrie, en prélude à la division de la région entière en petits Etats qui se battent entre eux".

Hague demande "plus de pression internationale"

La réponse de la communauté internationale a été rapide. Barack Obama s’est dit "horrifié", le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague a demandé "plus de pression internationale", la Russie a appelé le gouvernement syrien et la rébellion à "renoncer aux provocations et à la répression". L’Italie et l’Allemagne ont réclamé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les dirigeants européens n’estiment toutefois pas envisageables d’intervenir sous l’égide de l’ONU. Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Otan, estime que les "conditions ne sont pas réunies".

Nouvel assaut lundi soir

Ces avertissements n'ont pas découragé le régime de Bachar Al-Assad de recourir à la force. Des chars de l'armée pilonnaient lundi soir un quartier résidentiel près de Hama, selon un militant sur place. "Dix chars sont en train de bombarder d'une manière indiscriminée Dawar Bilal, un quartier résidentiel à la périphérie de Hama", a déclaré ce militant, joint par téléphone, alors que le bruit des bombes résonnait derrière lui.