Syrie : "je veux juste en finir"

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et Walid Berrissoul, envoyé spécial d'Europe 1 à Beyrouth , modifié à
REPORTAGE - A Beyrouth, une famille de réfugiés syriens explique ce qu’elle attend les frappes américaines.

L’INFO. Finalement, les frappes n’auront sans doute pas lieu avant au moins le 10 septembre, si elles ont lieu. Barack Obama ayant décidé de solliciter l’aval du Congrès américain, les tirs de missiles contre la Syrie attendront. Au Liban, les réfugiés syriens sont déjà plus d’un million et représentent un habitant sur quatre. Europe 1 leur a demandé ce qu’ils attendaient de ces frappes.

>> L’envoyé spécial d’Europe 1 à Beyrouth a rencontré la famille Ebeddé, arrivée de Syrie il y a dix jours.

Après deux ans et demi de chaos en Syrie, la famille Ebeddé peut enfin dormir sans entendre les tirs et les explosions. Mais Wafa, Mohammed et leurs deux jeunes garçons sont maintenant fatigués d’attendre les frappes américaines. "Ils n’arrêtent pas de revenir sur leur décision, mais moi ce que je veux, c’est juste en finir", confie Wafa au micro d’Europe 1, ajoutant : "de toute façon, qu’est-ce qu’on peut perdre de plus ? On a déjà perdu notre vie".

La famille Ebeddé s'est réfugiée au Liban :

Syrie : "on a déjà perdu notre vie"par Europe1fr

Mohammed lui, est désabusé et assure : "que cela fasse gagner le régime ou l’opposition, maintenant, je n’en ai plus rien à faire".  Wafa, elle, n’a plus qu’une préoccupation : "que mes enfants ne soient plus traumatisés, qu’ils ne sursautent plus à chaque explosion". Et la mère de famille d’expliquer que son petit dernier, âgé de deux ans, est né pendant la guerre. Ses premiers mots ? "boum ! boum !".

"Des morts à cause du gaz". La famille Ebeddé a basculé dans l’exil le jour où elle a échappé de peu aux bombes chimique qui se sont abattues sur la banlieue de Damas. Ce jour-là, Wafa se souvient d’avoir eu "très mal à la tête". "Il y a eu des morts à cause du gaz dans la rue où se trouvait le salon de coiffure où je travaillais", décrit Mohammed. "Depuis, on a dû fermer et maintenant, je dois chercher du boulot ici", ajoute le Syrien, qui vit désormais dans l’arrière-salle d’un magasin à Beyrouth. Pour ces deux petites pièces, presque vides, la famille paie 300 euros de loyer par mois, le prix moyen sur le marché du logement pour les réfugiés syriens.

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