Syrie : deux "candidats" face à Assad à la présidentielle

La Syrie, ce pays où un adversaire de Bachar al-Assad pose... devant un portrait de Bachar al-Assad.
La Syrie, ce pays où un adversaire de Bachar al-Assad pose... devant un portrait de Bachar al-Assad. © CAPTURE TWITTER
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Alcyone Wemaere, avec AFP , modifié à
FAUX CHOIX - Pour cette élection, dont le résultat ne fait aucun doute, l'un d'eux pose devant un portrait d'Assad.

L'INFO. C'est officiel : il y aura trois candidats à l'élection présidentielle syrienne du 3 juin. Pour ce scrutin qu'il est assuré de remporter, Bachar al-Assad, le président sortant, affrontera deux candidats, comme l'a officiellement annoncé dimanche depuis Damas le tribunal constitutionnel.

Deux "adversaires" inconnus, ou presque. "Le Haut tribunal constitutionnel annonce avoir validé les candidatures de Maher al-Hajjar, de Hassan Abdellah al-Nouri et de Bachar Hafez al-Assad, selon l'ordre de la date des dépôts des candidatures", a déclaré le porte-parole du tribunal constitutionnel.

Tous deux sont inconnus au niveau international et leur notoriété en Syrie même n'est pas significative. Originaire d'Alep, Maher al-Hajjar, est un député indépendant qui a longtemps été membre du parti communiste. Dès l'annonce de sa candidature, et pour bien dénoncer la parodie d'élection, l'opposition syrienne a largement fait circulé une photo de lui posant... devant un portrait de Bachar al-Assad.  

Et pour sa prochaine campagne, Maher al-Hajjar portera un t-shirt à l'effigie de Bachar, ironise une internaute :

Hassan al-Nouri est, lui, un homme d'affaires de Damas qui a été membre d'une formation de l'opposition tolérée par le pouvoir.

Une vingtaine de candidatures rejetées. "Les autres candidatures ont été refusées car non conformes aux critères constitutionnels et légaux", a précisé le porte-parole du tribunal constitutionnel. Pour cette élection, dont le résultat ne fait aucun doute, 24 postulants ont fait acte de candidature.

Une "première" depuis un demi siècle. Sur le papier, ce scrutin présidentiel est un événement : Bachar al-Assad et son père Hafez, qui avait dirigé la Syrie d'une main de fer de 1970 à 2000, avaient, jusqu'à présent, été nommés à l'issue de référendums.

Un scrutin déjà dénoncé par l'ONU. Alors que le pays est ravagé par un conflit sanglant depuis trois ans, le scrutin se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime et il a d'ores et déjà été qualifié de "farce" par l'opposition et des pays occidentaux.

Avant même l'annonce des candidats en lice, l'ONU a vivement critiqué la décision de Damas de tenir ce scrutin. Selon le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, "une telle élection est incompatible avec l'esprit et la lettre du communiqué de Genève" sur une transition démocratique en Syrie.

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