Syrie : Obama à l'assaut du Congrès

Aidé de son vice-président, Barack Obama, dont la décision de consulter le Congrès a créé la surprise, a jusqu’au 9 septembre, date de la rentrée parlementaire, pour les convaincre.
Aidé de son vice-président, Barack Obama, dont la décision de consulter le Congrès a créé la surprise, a jusqu’au 9 septembre, date de la rentrée parlementaire, pour les convaincre. © Reuters
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Le président américain a lancé une campagne de lobbying pour convaincre les élus de lui donner le feu vert.

L’INFO. Avant les frappes militaires, l’offensive politique. Le président américain a lancé une campagne de lobbying pour faire changer d’avis les élus du Congrès sceptiques sur l’opportunité de lancer une intervention armée contre la Syrie. Aidé de son vice-président, Barack Obama, dont la décision de consulter le Congrès a créé la surprise, a jusqu’au 9 septembre, date de la rentrée parlementaire, pour les convaincre.

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"Faucons" et "colombes". En demandant son avis aux élus du Congrès, Barack Obama "s’est mis à la merci d’une institution qui gêne sa présidence depuis des années", note le New York Times. A plusieurs reprises, les élus républicains ont tout fait pour mettre des bâtons dans les roues du président, en bloquant par exemple sa réforme sur la vérification des antécédents d’acheteurs d’armes à feu en avril. Sur le dossier syrien, Barack Obama peut tout de même compter sur les "faucons" du camp républicain, ces conservateurs favorables à une politique étrangère interventionniste, comme l’ex-candidat à la Maison-Blanche John McCain. Mais le président doit aussi composer avec les "colombes" de son propre parti, ces démocrates opposés à la guerre.

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"Allô, c’est Barack Obama". La Maison-Blanche a donc lancé une offensive intense de lobbying. Lundi et mardi, Barack Obama lui-même, son vice-président Joe Biden et le chef des services de la Maison-Blanche vont multiplier les appels téléphoniques auprès des membres du Sénat et de la Chambre des représentants. Le discours est rôdé : "nous martèlerons le même argument fondamental : si on ne fait rien contre Assad, l’impact dissuasif de la règlementation internationale contre l’usage des armes chimiques sera affaibli". Avec le risque que cela "encourage Assad et ses principaux alliés, le Hezbollah et l’Iran, qui verront qu’une aussi flagrante violation des normes internationales n’entraîne aucune conséquence", explique un haut responsable américain. L’équipe de sécurité nationale de la Maison-Blanche a aussi organisé dimanche un briefing pour les élus. Pendant près de trois heures, ils étaient environ 80 à écouter les explications de l’administration Obama, à huis clos.

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John Kerry mis à contribution. Barack Obama peut aussi compter sur un secrétaire d’État hyperactif et qui connaît bien le Congrès. Dimanche, John Kerry a été dépêché dans pas moins de cinq matinales télévisées aux Etats-Unis, a compté le New York Times. Le chef de la diplomatie américaine a notamment révélé que l’administration Obama disposait d’échantillons contenant du gaz sarin, prélevés indépendamment de l’ONU, en Syrie. John Kerry a jugé inconcevable que ses "anciens collègues du Sénat et de la Chambre", refusent de "défendre nos intérêts" et la "crédibilité de notre pays". L’ex-sénateur n’a en revanche rien laissé filtrer sur les intentions du président en cas de "non" du Congrès.

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