Shalit : qui sont les Palestiniens libérés ?

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avec Didier François , modifié à
Sur les 477 prisonniers libérés mardi, figurent plusieurs ennemis déclarés d'Israël.

"C'est une immense joie de voir la libération de Gilad Shalit, mais c'est un sentiment d'amertume pour nous de devoir libérer des terroristes qui ont commis des atrocités sur le territoire d'Israël". Avi Pazner, le porte-parole du gouvernement israélien, n'a pu contenir son regret au moment de l'annonce de la libération de Gilad Shalit.

Car pour obtenir la libération de son soldat, Israël a accepté de libérer au total 1.027 prisonniers, dont 477 immédiatement. Et parmi ce millier de détenus figurent plusieurs dangereux personnages.

Condamnée 15 fois à perpétuité

A commencer par Zuher Jabrine, le fondateur des brigades Ezzedine al-Qassem pour le nord de la Cisjordanie. Véritable "ennemi public" en Israël, il avait été condamné à la prison à vie en 1993 pour plusieurs assassinats et pour une tentative ratée d'attentat à la voiture piégée.

De nombreux détenus purgeaient une, ou plusieurs, peines de prison à perpétuité. Comme une jeune femme condamnée 15 fois à la prison à vie pour avoir servi de chauffeur à un kamikaze qui s'était fait sauter dans la pizzeria Sbarro de Jérusalem en août 2001. L'attentat avait fait 15 victimes dont sept enfants, et avait beaucoup marqué l'opinion publique israélienne.

Ou encore Iyad Abou Hasna, qui a purgé 23 des 30 années de sa condamnation pour son appartenance à la branche armée du Hamas et son implication dans des attaques contre des Israéliens.

Ils crient "merci au Hamas"

A l'annonce de sa libération, comme beaucoup d'autres, la soeur de Iyad Abou Hasna n'a pu contenir sa joie. "Nous remercions le Hamas et la résistance qui a amené la joie dans nos coeurs", a-t-elle approuvé. Dans la foule en liesse, beaucoup ont salué le travail du Hamas. "Mon fils Awad ne figure pas dans l'accord mais je suis heureuse et confiante dans le fait qu'il reviendra un jour prochain et sortira avec tous les prisonniers", a expliqué une mère. Les détenus palestiniens étaient d'ailleurs attendus en héros dans la bande de Gaza en Cisjordanie.

Une deuxième phase de libération, qui concerne 550 autres détenus palestiniens, doit avoir lieu dans deux mois. Sans cet accord d'échange, une très grande majorité du millier de prisonniers concernés n'avait aucune chance de sortir un jour des geôles israéliennes.