Sakineh n'a pas été libérée

Photographie montrant Sakineh Mohammadi-Ashtiani chez elle début décembre.
Photographie montrant Sakineh Mohammadi-Ashtiani chez elle début décembre. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La libération de cette Iranienne condamnée à mort avait à tort été annoncée jeudi soir.

Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à mort par lapidation pour le meurtre de son mari, n'a pas été libérée jeudi soir, contrairement à ce qu'avait annoncé le Comité anti-lapidation, dont le siège est en Allemagne. Cette mère de famille n'a pas été libérée "contrairement à (ce qu'affirmait) une vaste campagne de propagande des médias occidentaux", a indiqué vendredi la chaîne de télévision d'Etat en langue anglaise Press-TV sur son site.

"Nous avons reçu cette information d'Iran qu'ils sont libres", avait indiqué Mina Ahadi, porte-parole du Comité anti-lapidation. "Nous attendons encore une confirmation : il y a apparemment ce soir un programme qui doit être diffusé à la télévision, et là, nous le saurons à 100%. Mais oui, nous avons entendu qu'elle est libre, et aussi son fils et son avocat", a-t-il ajouté.

La communauté internationale a suivi son cas

Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été condamnée à mort par deux tribunaux différents en 2006 pour son implication dans le meurtre de son mari. Sa condamnation pour meurtre a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais sa condamnation à la lapidation pour adultères a été confirmée la même année par une autre cour d'appel.

La révélation de cette affaire en juillet dernier par des associations de droits de l'homme a provoqué une vive émotion en Occident, de nombreux pays demandant que cette sentence "barbare" ne soit pas appliquée. Au grand dam de Téhéran, qui a annoncé en juillet que la sentence avait été suspendue et que l'affaire était en cours de réexamen par la justice. Plusieurs intellectuels s'étaient également mobilisés pour la soutenir.

Quant au fils de Sakineh, Sajjed Ghaderzadeh, et à son avocat, Houtan Kian, ils ont été arrêtés le 10 octobre à Tabriz alors qu'ils étaient interviewés par deux journalistes allemands. Pour l'Allemagne, le dossier est délicat car ces deux Allemands - un reporter et un photographe travaillant pour le journal Bild am Sonntag du groupe de presse Axel Springer - ont alors eux aussi été arrêtés. Ils sont toujours aux mains de la justice iranienne et se voient reprocher d'être entrés en Iran sans visa de presse.