Rubygate : la justice pressée d’en finir

Les magistrats italiens reprochent à Silvio Berlusconi de faire traîner les débats lors du procès du Rubygate en attendant les élections de février.
Les magistrats italiens reprochent à Silvio Berlusconi de faire traîner les débats lors du procès du Rubygate en attendant les élections de février. © Reuters
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Frédéric Frangeul , modifié à
Les magistrats reprochent à Berlusconi de faire traîner les débats en attendant les élections.

L’INFO. Le parquet de Milan accuse Silvio Berluconi, jugé pour prostitution de mineure et d’abus de pouvoir dans l’affaire dite du "Rubygate" de chercher à gagner du temps en attendant de bénéficier d’une éventuelle immunité. De son côté, le Cavaliere, qui se présente aux élections générales des 24 et 25 février en Italie, redoute une condamnation en pleine campagne électorale.

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Un calendrier serré. Selon le calendrier du procès, qui a débuté en avril 2011, le réquisitoire est prévu le 28 janvier et les plaidoiries de la défense le 4 février. Puis une autre audience devra être fixée pour les "répliques" et le verdict.

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Ce que veut le camp Berlusconi. Dès le début de l’audience lundi matin, la défense de Silvio Berlusconi a réclamé un report du procès en raison des prochaines élections générales de février, pour éviter toute "instrumentalisation" pendant la campagne, selon le terme employé par Me Niccolo Ghedini. Cette demande de suspension a été rejetée par le tribunal et le procès a repris lundi en début d’après-midi.

Ce que veut la procureure. Le tribunal a donc suivi l’avis de la procureure Ilda Boccassini qui avait demandé le rejet de la requête  du camp Berlusconi. "Ce n'est pas une question à décider en audience, mais seulement un thème d'opportunité politique", a affirmé celle qui est considérée comme le bête noire de Berlusconi dans le monde judiciaire. Réputée pour sa pugnacité, elle a accusé une nouvelle fois le Cavaliere d'avoir pour seul objectif de "retarder les débats" et d'éviter une éventuelle condamnation juste avant les élections.

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Ilda Boccassini avait déjà fait part de son exaspération en décembre dernier. Elle avait dénoncé de la part du Cavaliere des "manœuvres dilatoires" une "stratégie visant à faire traîner le procès en longueur, pour que Berlusconi puisse participer à la campagne électorale". La magistrate réagissait alors à l’absence, pour la seconde fois, de Karima El Mahroug, alias "Ruby", à une convocation de la justice. Lundi matin, "la voleuse de cœur", à l’origine de l’affaire, était bien présente au tribunal mais est restée muette en raison d’un accord entre la défense et l’accusation.

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Un procès hors norme. Le "Rubygate" est le plus spectaculaire des procès intentés à Silvio Berlusconi, accusé de s'être offert les services d'une prostituée mineure et de s'être rendu coupable d'un abus de pouvoir pour faire libérer la jeune femme, placée en garde à vue dans une autre affaire. Silvio Berlusconi encourt trois ans de prison pour prostitution de mineure et douze ans pour abus de pouvoir. Il se dit, pour sa part, victime d'une "gigantesque opération de diffamation".