Réveillon dans l'Antarctique pour l'Akademik Shokalskiy

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avec AFP , modifié à
ODYSSÉE - Un navire russe avec à son bord des touristes et des scientifiques est piégé par la banquise depuis près d'une semaine.

L'INFO. L'attente incertaine se poursuit à bord du MV Akademik Shokalskiy. Ce navire russe transportant des scientifiques et des touristes de plusieurs nationalités est piégé depuis près d'une semaine par les glaces de l'Antarctique. Lundi, un brise-glace australien parti à leur rescousse a dû renoncer et faire demi-tour en raison du mauvais temps. L'équipage et les passagers s'apprêtent donc à fêter le Nouvel an au milieu de la banquise, en raison de mauvaises conditions météo qui empêchent toujours leur évacuation par hélicoptère.

Que fait ce navire dans l'Antarctique ? Le MV Akademik Shokalskiy est parti de Nouvelle-Zélande le 28 novembre, avec à son bord 74 passagers, dont des touristes et des scientifiques australiens, britanniques et néo-zélandais. Son but ? Reproduire une expédition historique menée dans l'Antarctique il y a un siècle par l'explorateur Douglas Mawson, le premier Australien à mener une équipe sur ce continent glacé.

navire bloqué dans l'Antarctique, REUTERS

Pourquoi est-il piégé ? Le navire devait rejoindre la Nouvelle-Zélande début janvier, mais l'expédition s'avère plus compliquée que prévu. Normalement, à cette période de l'année, les bateaux peuvent circuler dans la zone où se situe le MV Akademik Shokalskiy. Mais mardi, un brusque changement dans les conditions météo a poussé le navire vers les glaces, à moins de 3 kilomètres de la pleine mer. Le blizzard s'est ensuite abattu sur le navire, piégé dans des glaces de trois mètres d'épaisseur.

"Le Shokalskiy ce matin dans la banquise. Tout va bien. Le blizzard est passé".

A quoi ressemble la vie à bord ? Heureusement, à bord, le moral est au beau fixe, selon des membres d'équipage qui ont communiqué avec plusieurs médias. La nourriture ne manque pas et les passagers ont passé Noël sur la glace. Sur le site du Guardian, le co-responsable de l'expédition et un journaliste du quotidien britannique présent à bord ont mis en ligne un journal de bord au ton plutôt jovial. Les passagers s'occupent comme ils peuvent, alternant les tournois de Scrabble et les sorties sur la banquise pour prendre des photos avec les manchots et se dégourdir les jambes avec des batailles de boules de neige. Certains ont aussi mis à profit ce temps pour s'initier au russe, la langue de l'équipage.

manchot sur la banquise, REUTERS

Lundi, un autre journaliste du Guardianconfie cependant dans une vidéo qu'il commence à être "fatigué" et un peu lassé par cette "aventure".

Comment les secours s'organisent-ils ? Plusieurs navires ont tenté de porter secours aux naufragés de la banquise, en vain pour le moment. Deux brise-glace, un chinois et un français, ont renoncé, faute de capacité suffisante pour fendre l'épaisse banquise. L'Aurora Australis, un brise-glace australien, dernier espoir de l'expédition Mawson, a également battu en retraite à 10 miles nautiques, soit environ 18 km, du MV Akademik Shokalskiy, préférant ne pas affronter les vents de 30 nœuds, soit 55 km/h, et les chutes de neige qui réduisent la visibilité et rendent la navigation dangereuse.

"Mauvaise nouvelle : l'Aurora n'a pas pu passé. Le bateau a essayé deux fois. Mauvaise visibilité et grosse couche de glace. Il retourne en pleine mer. Un nouvel essai demain ?"

Une nouvelle tentative doit être lancée à la première embellie. Et si elle échoue, il ne restera plus aux passagers qu'à se préparer à une évacuation par les airs, en hélicoptère.