Ratko Mladic impassible devant le TPIY

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avec agences
L'ex-chef militaire serbe comparaît pour des crime de guerres commis lors du conflit en Bosnie.

Son visage est resté impassible. Ratko Mladic comparaît à nouveau devant les juges du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre entre 1992 et 1995. La dernière comparution de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie remontait à juin 2011, qui plaide non coupable, encourt la prison à vie.

Ratko Mladic, 70 ans, "a pris en main le nettoyage ethnique de la Bosnie", a affirmé Dermot Groome, représentant du bureau du procureur, devant le TPIY. "Il a pleinement participé à une entreprise criminelle qui était en marche", a-t-il ajouté.

Une campagne de "nettoyage ethnique"

S'appuyant sur les cartes démographiques établies avant la guerre de Bosnie, l'accusation a décrit comment de nombreuses municipalités ethniquement mixtes ou à majorité musulmane étaient devenues serbes à la suite d'une campagne de "nettoyage ethnique" dont il a décrit les "objectifs stratégiques". "Le premier objectif était de séparer les Serbes des deux autres communautés nationales", les musulmans et les Croates, a dit Dermot Groome. Il a également raconté comment des groupes de non-Serbes avaient été exécutés, d'autres obligés de se jeter d'un pont par des soldats sous les ordres de Ratko Mladic et d'autres encore contraints à quitter leurs terres.

"Srebrenica, l'un des plus grands nettoyages ethniques" :

Le procès pourrait durer trois ans

Arrêté le 26 mai 2011 en Serbie après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale. Son alter égo, Radovan Karadzic, est lui jugé à La Haye depuis octobre 2009. L'ancien général, qui a subi trois attaques cérébrales en 1996, 2008 et février 2011, est à demi-paralysé, du côté droit de son corps, selon son avocat Branko Lukic.

La guerre de Bosnie a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. Il doit notamment répondre du massacre de Srebrenica en juillet 1995, lors duquel près de 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie.

La déclaration liminaire de l'accusation se poursuivra jeudi. Le procès doit ensuite reprendre le 29 mai avec l'audition du premier témoin du bureau du procureur. La procédure pourrait durer trois ans selon l'accusation.