Qui sont les Américains d'aujourd'hui ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Correspondant depuis six ans aux Etats-Unis, François Clemenceau livre une photo sans clichés de la société américaine moderne.

La plus grande tentation pour un correspondant à Washington est de rester à Washington. Sur place depuis six ans pour Europe 1, François Clemenceau a choisi d'aller voir "out of the belt way", d'aller au contact du peuple américain pour ne pas rester "borgne", dit-il. Il a ainsi réalisé une centaine de reportages aux quatre coins du pays pour recueillir des témoignages au "coeur de l'Amérique". Une photographie de la société américaine qu'il restitue dans un livre, Vivre avec les Américains (L'Archipel).

Premier constat : les Américains ont perdu leur sentiment d'omnipotence depuis les attentats du World Trade Center en 2001. Ils se remettent de plus en plus en question, plus par pragmatisme que par conviction, analyse François Clemenceau. "Barak Obama est le premier à faire accepter l'idée que se qui se passe en Europe n'est pas forcément idiot et que la domination américaine n'a pas fait que du bien au pays", note le journaliste. Une ouverture renforcée par Internet qui permet de regarder hors des frontières nationales auxquelles se limite habituellement la télévision américaine. C'est ainsi que des idées comme la réforme du système de santé, les congés parentaux ou encore que la productivité forcenée au mépris d'espaces réservés au repos, commencent à faire leur chemin.

Ce n'est pas demain pourtant que l'Etat interviendra sur les questions de la vie quotidienne, selon François Clemenceau. En premier lieu parce que l'Américain, par essence, est contre l'idée de payer pour les autres, d'être taxés. En revanche, il se montre plus que généreux quand il s'agit de donner, que ce soit à une organisation religieuse ou pour financer des projets (la National Public Radio par exemple, des programmes privés d'aide sociale dans les ghettos...). Certes, la société américaine reste extrême sur certains sujets comme la peine de mort ou l'avortement. Mais, à travers son travail, François Clemenceau nous appelle à voir au-delà des clichés : "Les Américains ne m'ont "ni conquis, ni désespéré. Ils ne souhaitent être ni adulés ni méprisés, mais pris pour ce qu'ils sont". "Une vraie mutation est en marche", selon lui.

Vivre avec les Américains (L'Archipel, 19,95 euros)

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