Quand parler le latin fait toute la différence

© REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
Giovanna Chirri a été la seule journaliste à comprendre l’annonce de la démission du pape, lundi, à Rome.

Vous vous demandiez à quoi sert de parler le latin, la réponse est là. Alors que les journalistes, attachés au Vatican, suivaient d’une oreille le discours du pape lors du Consistoire - c’est-à-dire une réunion des cardinaux convoqués par le Saint-Père - l’une d’eux, Giovanna Chirri, a saisi l’importance des déclarations, en latin, de Benoît XVI.  C’est parce qu’elle parle et comprend cette langue morte - détestée de beaucoup de collégiens - que la journaliste de l’agence italienne Ansa a pu sortir ce scoop mondial, la démission à venir du pape.

>> A lire aussi : un pontificat et cinq polémiques.

Le directeur de l'information de l'agence italienne de presse, Luigi Contu, a expliqué qu' "à un moment, il s'est arrêté de parler du Consistoire. Notre journaliste a compris qu'il disait qu'il était fatigué, que la pression était trop forte et qu'il allait arrêter".

Le Latin du pape, "facile à comprendre"

Giovanna Chirri a aussitôt appelé le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, pour confirmer ces propos mais n'a pas réussi à le joindre immédiatement. C'est au moment où elle discutait avec sa rédaction-en-chef de l'opportunité de se fier à sa propre connaissance de la langue de Virgile que le père Lombardi l'a rappelée et a confirmé la nouvelle historique.

Celle-ci est tombée sur les fils d'Ansa à 11h46, reprise aussitôt par les agences du monde entier. "C'est une revanche de la culture dans la préparation des futurs journalistes", a commenté en souriant Luigi Contu. Félicitée par ses collègues sur les réseaux sociaux, la journaliste a eu le triomphe modeste : "le latin de Benoît XVI est très facile à comprendre", a-t-elle tweeté.