Portugal: manifestations contre l'austérité

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avec Reuters

Des centaines de milliers de personnes ont défilé à Lisbonne et dans plusieurs villes du Portugal, au son de chants révolutionnaires, pour demander la démission du gouvernement de centre droit et l'arrêt de la politique d'austérité imposée par les créanciers internationaux.

Selon les organisateurs, 500.000 personnes ont manifesté à Lisbonne et dans sa région, dont 200.000 rassemblées sur la vaste Praça do Comércio, où se trouve le ministère des Finances, et les rues voisines en scandant "il est temps que le gouvernement s'en aille". La police portugaise, comme d'habitude, n'a pas fourni d'estimations.

Il s'agit de la plus importante expression de mécontentement depuis le mois de septembre lorsque la rue avait obtenu un assouplissement de la cure de rigueur. La mobilisation de samedi fait suite à l'adoption de la plus importante hausse des prélèvements jamais enregistrée, au début de l'année. Les protestataires ont défilé avec des bannières portant les slogans "L'Austérité tue" ou "A bas la troïka, le pouvoir au peuple" faisant référence aux créanciers que sont la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Parmi les 100.000 personnes présentes dans la capitale, certaines ont entonné la "Grandola", symbole de la "Révolution des oeillets" d'avril 1974 qui avait mis fin au régime salazariste de  Marcelo Caetano.

Le gouvernement portugais avait reconnu le mois dernier qu'une contraction de 1,9% de l'économie était attendue cette année, deux fois plus importante que prévu. "Ce gouvernement a réduit le peuple au pain et à l'eau, bradant les biens publics pour rembourser des dettes contractées par des hommes politiques corrompus au profit des banquiers", a déclaré le réalisateur de cinéma Fabio Carvalho, présent dans le cortège. Les manifestations qui ont eu lieu à Lisbonne, Porto et dans plusieurs dizaines de villes ont été organisées via Internet à l'appel d'un groupe de militants baptisé "A bas la troïka".