Polémique sur des CRS en Allemagne

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avec AFP , modifié à
Au moins un policier français aurait aidé ses collègues allemands lors des manifestations anti-nucléaires.

Pour le ministère de l'Intérieur allemand, ils n'étaient là qu'en tant "qu'observateurs". Pourtant, de nombreuses voix s'élèvent contre l'intervention dimanche d'au moins un policier français contre les manifestants qui tentaient d'arrêter un convoi de déchets radioactifs en Allemagne.

"Un CRS, qui parlait parfaitement allemand"

Christoph Müller, un avocat berlinois, a annoncé avoir porté plainte contre un policier français pour "usurpation de fonctions" après avoir été témoin de l'intervention d'un CRS en territoire allemand. "Ce CRS, qui parlait parfaitement allemand, a attrapé un manifestant par le col: il a procédé à une arrestation", a-t-il déclaré.

De son côté, se fondant sur des photos sur internet montrant des policiers français présumés, délogeant des rails des antinucléaires avec leurs collègues allemands, un député vert allemand, Hans-Christian Ströbele, a réclamé une explication du gouvernement allemand et du gouvernement régional de Basse-Saxe. Il soupçonne également la présence de policiers polonais et croates.

En France, le réseau Sortir du nucléaire a également dénoncé jeudi l'"action illégale" de la police française en Allemagne. Des "policiers français" ont été vus "aux côtés de leurs homologues allemands" et pas en "qualité de simples observateurs", a assuré Sortir du nucléaire. Cette fédération de 875 associations agréées, diffuse sur internet des photos montrant au moins un policier portant l'uniforme d'intervention des CRS, entouré de collègues allemands.

De simples "observateurs"

Le ministère allemand de l'Intérieur a confirmé la présence de deux policiers français "en tant qu'observateurs", lors des manifestations qui ont ralenti la progression du convoi vers le site de stockage de Gorleben. "Lors d'un contrôle d'identité faisant suite à une agression contre le fonctionnaire français par des manifestants, les policiers fédéraux allemands se sont retrouvés en difficulté. Le policier français leur est venu en aide dans une situation d'urgence", a justifié un porte-parole du ministère.

Le porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur a précisé que l'intervention en cas d'urgence est autorisée en vertu de l'article 28 du traité de Prüm, conclu en 2005 entre l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et l'Autriche. Il a toutefois ajouté que les faits faisaient toujours l'objet d'une enquête. Le ministère français de l'Intérieur n'a de son côté pas répondu à ces critiques.