Polanski demande sa condamnation par contumace

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est ce qu'ont demandé les avocats du cinéaste mercredi. Le juge américain tranchera le 22 janvier.

Par la voix de ses avocats, Roman Polanski a demandé mercredi à la justice américaine d’être condamné par contumace, c’est-à-dire sans être présent devant la cour. Le cinéaste, assigné à résidence en Suisse depuis un mois, est soupçonné d'avoir eu, en 1977, des rapports sexuels avec une adolescente de treize ans. Le juge de Los Angeles en charge du dossier doit trancher le 22 janvier.

Etre condamné par contumace permettrait à Roman Polanski d’être définitivement fixé sur son sort, sans retourner en prison."Le tribunal peut trouver une condamnation sans incarcération supplémentaire", avaient indiqué les juges de la cour d’appel de Californie il y a quinze jours. Roman Polanski a déjà purgé 42 jours de détention au moment des faits. Et 70 jours en Suisse, avant sa libération conditionnelle. Cela pourrait suffire aux juges américains.

Mais les procureurs en charge de cette affaire, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils tentent d'obtenir l'extradition du cinéaste aux Etats-Unis et ont prévenu qu'ils s'opposeraient à toute condamnation tant que l'intéressé ne serait pas physiquement présent devant le tribunal. Roman Polanski ne plus se défendre "dans le confort de son chalet suisse dans les Alpes", a déclaré le procureur David Walgren.

Roman Polanski ne risque plus "que" deux ans de prison au maximum car les Etats-Unis ne retiennent plus que le chef d'accusation de 'relations sexuelles avec un mineur", passible de cette peine. La justice ne pourra pas ajouter d'autre accusation si le cinéaste venait sur le territoire américain. L’abandon total des poursuites, pour des erreurs de procédure, a en revanche été rejeté par les juges américains.

En parallèle, le cas de Roman Polanski doit aussi être réglé par les autorités suisses qui n’ont toujours pas statué sur la demande d’extradition formulée par les Etats-Unis. Des juristes suisses sont en train d’étudier deux documents : la demande d’extradition transmise par la justice américaine et les 40 pages de remarques formulées par l’avocat suisse du cinéaste.

Mais la procédure d’extradition, susceptible d’appel, pourrait être longue. Si le cinéaste décide de jouer la montre, il faudra encore patienter trois mois avant d’être fixé. En attendant, Roman Polanski est assigné à résidence dans son chalet de Gstaad et doit porter en permanence un bracelet électronique.