Obésité : un médicament contesté mais autorisé

Un médicament coupe-faim a été autorisé aux Etats-Unis pour la première fois depuis treize ans.
Un médicament coupe-faim a été autorisé aux Etats-Unis pour la première fois depuis treize ans. © Reuters
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avec AFP
Un médicament coupe-faim a été autorisé aux Etats-Unis pour la première fois depuis treize ans.

Alors qu'un Américain sur trois est obèse, les Etats-Unis viennent d'autoriser, pour la première fois depuis treize ans, la commercialisation d'un médicament anti-obésité. En 2010, un comité d'experts indépendants avait conclu à la dangerosité de ce médicament, mais il a changé d'avis et émis un avis favorable. L'agence américaine du médicament (FDA) a donc autorisé mercredi sa mise sur le marché.

Réguler l'appétit via la sérotonine

Le Belviq est en fait un régulateur d'appétit. Il agit sur un récepteur de sérotonine dans le cerveau - cette  hormone est un messager chimique du système nerveux central qui joue un rôle régulateur dans plusieurs fonctions physiologiques dont l'appétit, mais aussi le sommeil ou l'agressivité.

Le médicament pourra être prescrit aux personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) - qui permet de mesurer la corpulence d'une personne - est d'au moins 30 ou de 27 si elles souffrent en plus d'au moins une des maladies liées au surpoids (hypertension artérielle, diabète de type 2 ou cholestérol élevé). Les médecins considèrent qu'une personne est de corpulence normale avec un IMC compris entre 18,5 et 25. De 25 à 30, on estime qu'elle est en surpoids, et obèse entre 30 et 40.

Un essai mené auprès de 8.000 patients a montré que, comparativement à un placebo, un traitement avec le Belviq pendant une période allant jusqu'à un an a entraîné une perte de poids moyenne de 3% à 3,7%. Environ 47% des participants qui ne souffraient pas de diabète de type 2, ont perdu au moins 5% de leur poids contre environ 23% chez ceux qui étaient traités avec un placebo.

Des précautions d'usage à respecter

Des précautions d'usage sont néanmoins à respecter : le Belviq ne doit pas être utilisé par des femmes enceintes et le laboratoire qui le développe recommande d'arrêter le traitement si les patients n'ont pas perdu 5% de leur poids après 12 semaines.

En 1997, des médicaments similaires avaient dû être retirés du marché après avoir provoqué des problèmes cardiaques. Mais l'agence américaine du médicament assure qu'en respectant les doses, le Belviq n'a pas les même effets.

Le Belviq pourrait d'ailleurs être le premier anti-obésité d'une nouvelle série. La FDA devrait en effet autoriser la commercialisation d'un médicament similaire à la mi-juillet.