Nucléaire : les grandes manœuvres militaires de l’Iran

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Didier François (Europe 1) , modifié à
INFO EUROPE 1 – La France a démontré ses capacités de riposte en menant un exercice en mai dernier aux Emirats arabes unis.

Les forces armées iraniennes ont entamé lundi un gigantesque exercice militaire, autour de tous les sites nucléaires du pays. Ces manœuvres, qui devraient durer une semaine, se déroulent sur un espace de 600.000 km2, incluant la centrale de Bouchehr, l'usine d'uranium d'Ispahan ainsi que le chantier d’une nouvelle usine d'enrichissement, découvert par les Occidentaux près de la ville sainte de Qom.

Israël a déjà menacé le régime islamique de frappes aériennes. Une option que n’excluent pas totalement les Etats-Unis. La France, pour sa part, n’envisage absolument pas d’attaquer l’Iran. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, l’a encore réaffirmé le week-end dernier. La solution reste diplomatique. L’objectif, c’est de négocier avec les Iraniens un abandon volontaire de leur programme nucléaire militaire.

La France se doit toutefois de maintenir une capacité de riposte crédible, si les négociations venaient à échouer. C’est une posture défensive de principe.

Et c’est donc dans ce cadre qu’elle a mené, au mois de mai dernier, un exercice d’une très grande complexité, au cours duquel les pilotes français ont démontré qu’ils étaient capables de mener "un raid offensif", selon le terme employé par le chef d’état-major de l’armée de l’air devant le Sénat, et donc aller frapper, jusqu’en Iran, des cibles dites "de haute valeur".

En fait, une escadrille de chasseurs Rafale et Mirage 2000, a décollé d’une base aérienne dans le sud de la France, pour aller tirer ses missiles de croisière à plus de 5.000 kilomètres du territoire national. En l’occurrence aux Emirats arabes unis, et donc à portée opérationnelle des installations stratégiques iraniennes.

Ce qui n’est pas totalement anodin puisque les exercices précédents du même type avaient toujours été joués en direction de Djibouti, une destination beaucoup plus neutre du point de vue des scénarios de dissuasion.

Les Iraniens ne s’y sont d’ailleurs pas trompé qui ont suivi de très près la démonstration des forces aériennes françaises. Interrogé ce matin au Brésil, où il se trouve en voyage officiel, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a écarté le risque d’un bombardement israélien ou américain sur l’Iran : "l’ère des attaques militaires est maintenant terminée. Nous sommes à une époque de dialogue et d’entente. Les armes et les menaces sont choses du passé".