Nouvelle impasse politique en Belgique

© REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Premier ministre belge serait sur le point de démissionner.

Depuis 526 jours que dure la crise entre Wallons et Flamands, la Belgique se trouve lundi dans une nouvelle impasse politique. Le socialiste Elio di Rupo, chargé de tenter de former un gouvernement en Belgique, a présenté lundi sa démission au roi Albert II, invoquant le blocage persistant "des négociations négociations budgétaires, sociales et économiques".

"Mesurer les conséquences d'un échec"

Si le roi Albert II a pris acte de sa décision, le souverain a préféré la mettre "en suspens", tout en appelant la classe politique à réaliser "la gravité de la situation". "La défense de l'intérêt général de tous les Belges et les échéances européennes nécessitent une résolution très rapide de la crise politique", a affirmé le roi dans un communiqué publié par le palais royal.

Elio Di Rupo, patron du PS francophone, a jeté l'éponge en début de soirée après une nouvelle journée de tensions, de crispations et de dramatisation comme la Belgique en a connu plusieurs depuis le début de la crise politique en juin 2010.

Ces tractations politiques fébriles, suivies avec lassitude par l'opinion, devraient se poursuivre ces prochains jours. Le roi a en effet exhorté les six partis participant aux négociations à "prendre un temps de réflexion" pour "mesurer les conséquences d'un échec" et "chercher activement une solution".

Trouver 11,3 milliards d'euros

La classe politique est en effet soumise aux pressions de plus en plus insistantes de la Commission européenne et des marchés, avec la menace pour le pays d'être à son tour aspiré par la crise de la dette.

Les négociations ont été suspendues dans la nuit de dimanche à lundi sur un constat de "blocage des négociations budgétaires, sociales et économiques" sur les mesures à prendre pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2012 au lieu des 4,6% prévus. La tache est rude car les négociateurs belges doivent trouver 11,3 milliards d'euros d'économies pour le budget 2012 et une vingtaine de milliards au total d'ici à 2015 afin de respecter les engagements budgétaires pris envers l'UE.

Dans l'attente de la sortie de cette crise la plus longue de l'histoire du pays, la Belgique reste administrée par un cabinet chargé d'expédier les seules affaires courantes. Ce dernier doit faire face à un marasme économique qui s'aggrave et à la montée des revendications sociales, les syndicats ayant appelé à manifester le 2 décembre contre l'austérité.