Mystérieuses attaques à la seringue en Chine

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les victimes seraient en majorité des Hans de la région musulmane du Xinjiang où la tension est vive depuis deux mois.

Au cours des deux dernières semaines, 476 personnes auraient été admises dans des hôpitaux de la province chinoise du Xinjiang. Leur point commun : elles auraient été victimes d’agressions à l’aide de seringue. Les services sanitaires régionaux assurent qu’ils ont trouvé des marques nettes de piqûre dans 89 cas, sans qu’on sache ce que contenaient ces seringues. Une série d’attaques qui ravivent en tout cas la tension dans le Xinjiang.

Depuis deux mois, s’affrontent, parfois de façon violente, des membres de la communauté ouïgoure, majoritaire dans le Xinjiang, turcophone et musulman, à des Hans, de l’ethnie la plus représentée dans l’ensemble de la Chine sur fond de revendications autonomistes. Or, la majorité des victimes des mystérieuses attaques à la seringue seraient des Hans et certains témoins disent avoir vu des membres de l'ethnie ouïgoure les frapper.

D’où la manifestation qui a eu lieu jeudi. Plusieurs milliers d’habitants se sont rassemblés pour réclamer la démission du chef du Parti communiste au pouvoir. Il est rare que les membres de l'ethnie Han défient ainsi les autorités de la région occidentale. En réponse, le chef du PC s'est adressé à la foule du balcon d'un immeuble et a assuré que 30 personnes avaient été arrêtées en liaison avec ces agressions à la seringue.

Reste que des rumeurs ont souvent couru en Chine sur des attaques à la seringue, contaminées avec le virus du Sida, avant de se révéler infondées. Attestées ou inventées, ces séries d’agressions à la seringue dans le Xinjiang révèle en tout cas "la profonde défiance qui perdure entre groupes ethniques", insiste le chercheur Nicolas Bequelin. Au mois de juillet, les affrontements entre Hans et Ouïgours avaient fait environ 200 morts et 1.600 blessés.