Mexique : tension intense après des aveux du meurtre des étudiants

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
MEXIQUE - Des manifestations, réclamant le retour des étudiants en vie, ont dégénéré à Mexico et à Chilpancingo. 

Alors que deux suspects ont avoué vendredi le meurtre de 43 étudiants, des manifestants s'en sont pris dans la nuit de samedi à dimanche au palais présidentiel de Mexico. À Chilpancingo, capitale du Guerrero, une manifestation a également dégénéré.

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"Nous les voulons vivants". À Mexico, une vingtaine de manifestants, certains le visage dissimulé, ont martelé la porte principale du palais présidentiel à l'aide de barrières métalliques et y ont mis brièvement le feu, sans parvenir à entrer dans le bâtiment, que le président Enrique Peña Nieto a l'habitude d'utiliser pour des cérémonies officielles.

Sans que les agents de sécurité présents ne réagissent, les personnes masquées ont également tracé sur la porte un message: "Nous les voulons vivants", en référence aux disparus. Des milliers de Mexicains étaient alors rassemblés sur la place du Zocalo, où se trouvent le palais présidentiel et la cathédrale.

Véhicules incendiés. À Chilpancingo, capitale du Guerrero où a lieu le drame, plus de 300 jeunes, la plupart le visage dissimulé, ont brisé plusieurs vitres du gouvernement régional samedi soir et incendié une dizaine de véhicules, dont un de la police fédérale, sans intervention des forces de sécurité. Là encore, les manifestants exigeaient de revoir les étudiants vivants. 

Le scénario du meurtre contesté par les familles. Vendredi, le ministre mexicain de la Justice, Jesus Murillo Karam, a annoncé que trois membres présumés d'un groupe criminel ont avoué avoir tué plus de 40 étudiants, brûlé leurs cadavres puis jeté les restes dans une rivière. 

Le scénario du massacre a toutefois été contesté par les parents de ces jeunes, qui ont considéré que les aveux de ces suspects n'avaient pas valeur de preuves."Tant qu'il n'y a pas de preuves, nos enfants sont vivants", a estimé Felipe de la Cruz, porte-parole des parents."Il semble que le gouvernement fédéral, avec une grande irresponsabilité, préfère clore l'affaire (sur) la base de témoignages" mais "il n'y a rien de certain", a affirmé l'oncle d'un disparu, Meliton Ortega.

Le 26 septembre, 43 étudiants ont disparus alors qu'ils revenaient d'une manifestation à Iguala. Au total 74 personnes (policiers, fonctionnaires, criminels présumés) ont été arrêtées depuis le début de l'affaire. Vendredi, le ministère de la Justice a rapporté les aveux de trois suspects, qui ont reconnu le meurtre des disparus. 

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