Mexique : "La Maîtresse", le "coup" du président

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avec AFP
La femme la plus puissante du pays est accusée d’avoir détourné 120 millions d’euros.

Elba Esther Gordillo a été arrêtée alors qu’elle descendait de son jet privé à l’aéroport de Toluca, près de Mexico. Cette dirigeante du syndicat mexicain des enseignants, la femme la plus puissante du pays, est accusée d’avoir détourné quelque 120 millions d’euros provenant des fonds de l’organisation qu’elle dirige. Surnommée "la maîtresse", Elba Esther Gordillo, 68 ans, est depuis plusieurs années une figure majeure du paysage politique mexicain.

Luxe et chirurgie plastique. Connue et moquée par certains pour son goût du luxe et de la chirurgie esthétique, Elba Esther Gordillo dirige le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement (SNTE), l’un des plus puissants syndicats d’Amérique latine, depuis 1989. La justice lui reproche de s’être servie dans les caisses du syndicat et d’avoir notamment dépensé des millions de dollars dans des magasins de luxe aux États-Unis, précise le Guardian.

gordillo

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Une personnalité politique. Elba Esther Gordillo ne s’est pas cantonnée au syndicalisme : elle a notamment dirigé le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), actuellement au pouvoir, entre 2002 et 2005. "La Maîtresse" a aussi siégé au Sénat et occupé les fonctions de chef de son groupe parlementaire à la Chambre des députés. En rupture avec le PRI, elle a fini par fonder son propre parti, Nouvelle Alliance.

enrique pena nieto, président du mexique

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Un "coup" de Peña Nieto. Le ministre de la Justice l’a affirmé en annonçant son arrestation :  "personne n’est au-dessus de la loi". Tel est le message que le gouvernement du nouveau président, Enrique Peña Nieto, souhaite faire passer. Mais pour certains observateurs, Elba Esther Gordillo était surtout la principale opposante à une réforme de l’éducation voulue par le chef de l’État.

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Le prochain sur la liste ? D’autres interventions de ce type pourraient avoir lieu "contre d’autres leaders syndicaux qui ont fait étalage d’une grande richesse personnelle", a prévenu un commentateur dans Reforma. Tous les regards sont en effet désormais braqués sur un autre syndicaliste. Carlos Romero Deschamp, le secrétaire général du syndicat des travailleurs du pétrole, est lui aussi critiqué pour son train de vie controversé.