Meurtre d'un extrémiste blanc en Afrique du Sud

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Europe1.fr (avec agences)
Le président Sud-Africain a lancé un appel au calme après le meurtre d'Eugène Terre'Blanche.

Le leader d'extrême droite sud-africain Eugène Terre'Blanche, farouche partisan de l'apartheid, a été tué samedi après une querelle avec un employé. Un meurtre qui semble non politique mais intervient sur fonds de tensions raciales toujours vives, 16 ans après la fin de l'apartheid.

Eugene Terre'Blanche, 69 ans, a été trouvé mort dans son lit en fin d'après-midi, "avec des blessures au visage et à la tête", a indiqué une porte-parole de la police, Adele Myburgh. Deux employés de la ferme de Terre'Blanche, âgés de 15 et 21 ans, ont été arrêtés et inculpés de meurtre, a-t-elle ajouté. Ils se seraient disputés avec leur patron pour un salaire non versé.

Dès le meurtre connu, le président Jacob Zuma a appelé les Sud-Africains "au calme" et a mis en garde dans un communiqué contre toute provocation qui attiserait "la haine raciale". Depuis sa sortie de prison en 2005, Terre'Blanche avait adopté depuis un profil bas, à l'image de son mouvement, alors que l'Afrique du Sud s'installait résolument dans la démocratie multiraciale. Mais le personnage reste suffisamment symbolique pour que son meurtre puisse être utilisé par des extrémistes, dans un contexte social de plus en plus tendu à mesure que se creusent les inégalités entre les revenus, aux dépens des Noirs.

Pendant plus de vingt ans, Eugene Terre'Blanche avait incarné la lutte pour la suprématie des Afrikaners, descendants des premiers colons néerlandais et huguenots, pour lesquels il réclamait le droit à l'autodétermination. En 1973, l'ancien policier fondait le Mouvement de résistance afrikaner (AWB). Critique du régime d'apartheid dont il estimait qu'il faisait trop de concessions aux Noirs, opposé à la démocratie parlementaire, le mouvement était connu pour ses défilés équestres en tenues paramilitaires et son insigne à trois branches rappelant la croix gammée nazie.