Mario Monti remplace Silvio Berlusconi

Mario Monti va devoir former un gouvernement élargi après la démission de Silvio Berlusconi
Mario Monti va devoir former un gouvernement élargi après la démission de Silvio Berlusconi © REUTERS
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avec agences , modifié à
L'ex-commissaire européen a été chargé dimanche de former le nouveau gouvernement italien.

Moins de 24 heures après la démission du Cavaliere, l'ex-commissaire européen Mario Monti a été chargé dimanche soir de former un nouveau gouvernement pour succéder à celui de Silvio Berlusconi par le président de la République Giorgio Napolitano, a annoncé la présidence italienne.

Cette nomination est intervenue à l'issue d'une intense journée de consultations politiques au palais présidentiel destinée à assurer un consensus et une majorité parlementaire à Mario Monti. Selon la Constitution, sa nomination doit être en effet approuvée dans les dix jours par les deux chambres du Parlement.

"Vaincre" la crise

A peine chargé de succéder au chef du gouvernement Silvio Berlusconi, Mario Monti, 68 ans, s'est déclaré dimanche soir convaincu que l'Italie pouvait "vaincre" la crise de la dette grâce à "un effort collectif".

"Le pays doit redevenir un élément de force, non de faiblesse, dans une Union européenne dont avons été parmi les fondateurs", a-t-il expliqué. "L'Italie peut vaincre la crise" économique grâce à "un effort collectif", a-t-il insisté, peu avant d'être applaudi par la foule à sa sortie du palais présidentiel.

La nomination de cet économiste respecté intervient à point nommé pour rassurer les marchés et les partenaires internationaux avant l'ouverture des marchés boursiers lundi matin, d'autant plus que cette journée sera marquée par une nouvelle émission obligataire faisant figure de test.

Pas de retraite pour Berlusconi

De son côté, Silvio Berlusconi s'est exprimé à la télévision dimanche soir, se disant "prêt à favoriser les efforts du président pour donner immédiatement au pays un gouvernement au profil technique". Avant d'ajouter aussitôt qu'il "redoublerait son engagement au Parlement et dans les institutions pour rénover l'Italie". Signe que la Cavaliere, qui a passé dix ans au pouvoir en 17 ans de vie politique, n'est prêt à prendre sa retraite.

Cet omniprésence de Silvio Berlusconi sur la scène médiatique forme un contraste saisissant avec la discrétion prudente affichée toute la journée par Mario Monti. Cet homme pondéré, surnommé parfois "le cardinal", s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), d'abord au Marché intérieur puis à la Concurrence. Il est aussi depuis 1994 président de la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie et dont il est diplômé.

Une nouvelle majorité sous la pression de l'UE

La tache qui l'attend est titanesque, alors que l'Italie est au bord de l'asphyxie financière et croule sous une dette colossale (1.900 milliards d'euros, 120% du PIB).

Le Parti démocrate (PD, gauche, principal parti d'opposition) a demandé par la voix de son secrétaire Pierluigi Bersani que le gouvernement "soit totalement nouveau, à forte composante technique, et mette l'Italie en condition d'affronter l'urgence".

"Les engagements pris avec l'Europe restent le contenu essentiel du programme de gouvernement", a pour sa part estimé le secrétaire du parti du Cavaliere, le Peuple de la Liberté (PDL), Angelino Alfano.

La perspective d'une majorité parlementaire semble donc ouverte pour Mario Monti. Mais la pression de l'Union européenne n'est jamais très loin. Tout en saluant la nomination de Mario Monti, l'UE n'a pas manqué dimanche de préciser qu'elle continuerait à surveiller les réformes italiennes. La liste des nouveaux ministres devrait être connue dans les prochains jours.