Libye : vers un accord sur la tête de la coalition

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G.V. avec agences , modifié à
Paris, Londres et Washington devraient garder le pilotage politique des opérations, conduites par l'Otan.

Quel rôle doit jouer l’Otan dans les opérations menées contre le régime de Mouammar Kadhafi ? Les participants s'acheminent vers un compromis, permettant à Londres, Paris et Washington d'assurer le pilotage "politique" de l'intervention militaire, qui sera conduite et planifiée par l'Otan, a annoncé mercredi la France.

Ce compromis entre les pays qui, comme le Royaume-Uni, voulaient déléguer à l'Otan la responsabilité de mener l'opération et la France, qui n'en voulait pas en raison notamment de l'opposition des pays arabes, devrait faire l'objet d'un accord définitif dans les jours qui viennent.

Cette initiative "sera approuvée"

"C'est une initiative conjointe franco-britannique que nous allons prendre et que nous allons soumettre à nos partenaires et si nous l'avons prise, c'est que nous avons déjà eu des contacts qui nous permettent de penser qu'elle sera approuvée", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

De fait, Washington et Paris ont annoncé mardi que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne s'étaient mis d'accord sur le rôle de l'Otan dans les opérations. Déterminée à gagner la confiance du monde arabe et à garder une souplesse opérationnelle, la France entendait limiter le rôle de l'Otan dans le commandement de la coalition en Libye mais semble néanmoins avoir fait des concessions à ses partenaires puisque l'Otan assurerait la conduite et la planification des opérations.

Réunion mardi du groupe de contact

Alain Juppé a également annoncé la tenue mardi prochain à Londres d'une réunion de la coalition à laquelle participera l'Union africaine, la Ligue arabe, et "tous les pays européens qui voudront s'y associer, de façon à bien marquer que le pilotage politique de l'opération, ce n'est pas l'Otan, c'est ce groupe de contact".

Une question aussi politique que militaire

Pour Paris, l'enjeu est en effet d'abord politique. La France, qui veut se repositionner dans le monde arabe, souhaite "consolider la légitimité de cette action par la participation de la Ligue arabe et entend éviter une confusion des genres" au sud de la Méditerranée, où "derrière l'Otan on voit les Etats-Unis", explique une source militaire.

Mais une telle coalition ne peut se passer complètement de l'Alliance atlantique, tant d’un point de vue militaire que logistique. Surtout si le conflit s’enlise. "On a mis le doigt dans l'engrenage et on sera peut-être satisfait que l'opération soit reprise par l'Otan" si elle s'éternise, estime une source militaire.