Libye : le groupe de contact reconnaît le CNT

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Plana Radenovic avec agences , modifié à
Les pays participant à la campagne de l’Otan contre Kadhafi ont reconnu l’organe des rebelles.

Quatre mois après le début de l’intervention militaire des pays de l’Otan en Libye, le Conseil national de transition, organe politique des rebelles, est enfin reconnu. C’est le groupe de contact sur la Libye, composé d’une quarantaine de pays et d’organisations régionales, qui a pris cette décision vendredi, lors de sa quatrième réunion à Istanbul.

Les avoirs libyens dégelés

Conséquence immédiate de cette reconnaissance officielle, "un certain nombre d’avoirs appartenant à l’Etat libyen" vont pouvoir être "dégelés", "puisque c’est le CNT qui exerce désormais cette responsabilité", a indiqué le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté en février dernier des sanctions économiques contre le régime de Mouammar Kadhafi, dont le gel des avoirs de la famille et des personnalités proches du dictateur. Le CNT avait alors réclamé que ces avoirs soient rétrocédés à la rébellion.

Une décision qui vient à point pour les rebelles, qui ont "besoin de trois milliards de dollars", selon Mahmoud Shammam, chargé des médias au sein du CNT. "Ce dont nous avons le plus besoin, c'est des fonds, des fonds et des fonds", a-t-il martelé.

Pas de trêve pendant le ramadan

Par ailleurs, ni le groupe de contact, ni le CNT ne cèdent sur leur principale revendication : le départ de Kadhafi. "Kadhafi doit quitter le pouvoir selon des étapes définies qui seront annoncées publiquement", écrivent les pays alliés dans l'intervention en Libye, dans la déclaration finale. Et les rebelles ne comptent prévoir aucun cessez-le feu, pas même pendant le ramadan : la trêve sera envisageable "seulement quand nous aurons vaincu Kadhafi, pas avant", a insisté Mahmoud Shammam.

Pendant que les grandes puissances ne cessent d’appeler à son départ, Mouammar Kadhafi, sous mandat d'arrêt international, continue ses excentriques provocations. Il a affirmé jeudi que Nicolas Sarkozy était un "retardé mental" et "un criminel de guerre qui a entaché l'histoire de la nation française et détruit les rapports de son pays avec la Libye et les pays musulmans". Des déclarations qui illustrent, selon le Quai d’Orsay, "le cynisme et l’isolement d’un dictateur".

Prochaine étape pour le groupe de contact, donc, maintenir une pression politique sur le régime de Kadhafi et aider le CNT "à se préparer à gouverner", selon une source au sein du groupe de contact.