Les sœurs américaines rappelées à l'ordre

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Assiya Hamza avec AFP , modifié à
La Vatican s'est expliqué mardi avec ces religieuses jugées trop libérales et féministes.

La mise au point a été ferme mais "cordiale". La Vatican et les religieuses américaines du "Conseil national de la Conférence de direction des femmes religieuses" (Leadership Conference of Women Religious, LCWR) se sont rencontrés mardi au Saint siège afin de faire le point sur les récentes divergences de point de vue.

La rencontre d'explication "a permis à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) et aux responsables de la LCWR de discuter des préoccupations soulevées par l'évaluation doctrinale (du Vatican) dans une atmosphère d'ouverture et de cordialité", a salué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. 

Des soeurs trop féministes

Depuis quelques semaines, le temps est à l'orage entre la hiérarchie catholique et les nonnes américaines. Le Vatican reproche en effet à la LCWR un féminisme un peu trop "radical". Les religieuses devraient soutenir davantage les enseignements de l'Eglise bannissant l'ordination des femmes et l'homosexualité, mais aussi revoir leur position sur l'avortement et l'euthanasie. Mi-avril, la Congrégation pour la doctrine de la foi a donc appelé à la réforme de la plus grande organisation représentant des religieuses aux Etats-Unis.

Un Vatican trop rigide

De leur côté, les sœurs jugent la ligne du Vatican trop rigide et éloignée de l'évolution des mœurs. Ainsi, elles estiment avoir le droit d'exprimer des positions libérales. Loin d'être isolée, la LCWR a reçu le soutien des Franciscains des Etats-Unis, soit 1.250 prêtres et moines. Eux-mêmes estiment "excessifs" le "ton et l'orientation" du Vatican.

Le bras de fer a pris une nouvelle dimension la semaine dernière avec la condamnation du livre de Soeur Margaret Farley. Dans cet ouvrage datant de 2006, la religieuse et théologienne défend la masturbation féminine, le divorce ou encore le mariage gay.

Le devoir d'obéissance malgré tout

Mais le dialogue de sourds semble avoir encore de beaux jours devant lui. Car, malgré le discours d'apaisement, le Vatican refuse de laisser son autorité être battue en brèche. Le Saint-siège n'a donc pas manqué de rappeler le devoir d'obéissance des soeurs américaines. "En vertu du droit canon", la LCWR "est constituée par et reste sous la direction suprême du Saint-Siège", a rappelé le porte-parole.

Le Vatican entend "assister la LCWR dans l'importante mission de promouvoir une vision de communion ecclésiale fondée sur les enseignements de l'Eglise (...) fidèlement enseignés à travers les âges sous la direction du magistère", a insisté le père Federico Lombardi.

La LCWR, elle, n'a pas réagi.