Les mauvaises fréquentations du prince Andrew

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avec AFP , modifié à
Le fils cadet de la reine d'Angleterre est critiqué pour ses relations avec certaines personnalités.

A un mois et demi du mariage du prince William, la famille royale d’Angleterre subit une polémique malvenue. Le prince Andrew, le fils cadet de la reine Elizabeth II, est dans le collimateur des médias. Deux photos du frère du prince Charles publiées dans toute la presse britannique ont mis dans l’embarras Buckingham Palace.
Sur l'une publiée en décembre, on voit Andrew, 50 ans, se promener à New York aux côtés de Jeffrey Epstein, un riche homme d'affaires américain, condamné en 2008 à 18 mois de prison pour avoir eu recours à des prostituées mineures.

Quatrième dans l’ordre de succession au trône, Andrew aurait été reçu à plusieurs reprises dans la maison d’Epstein en Floride. Sur le second cliché, pris en 2001 et publié ce week-end, le prince apparaît en train d’enlacer une jeune fille de 17 ans qui aurait travaillé comme "masseuse" pour l’homme d’affaires.

Les écarts de conduite de son ex-épouse Sarah Ferguson, avec laquelle il est toujours resté en bons termes, ajoutent à ce parfum de scandale. Selon plusieurs journaux, Epstein aurait versé autour de 17000 euros à "Fergie" afin d’éponger ses dettes.

Un diplomate fragilisé

Représentant spécial de la Grande-Bretagne pour le commerce international, le prince Andrew est aussi critiqué pour ses relations avec les régimes arabes. Fin février, un proche du Duc d’York a confirmé au tabloïd le Daily Mailles liens amicaux entretenus par le prince Andrew avec l’un des fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam. Malgré les dénégations du prince, le scandale a enflé en pleine révolution libyenne.

Au point qu’un député travailliste ne réclame le départ d’Andrew de son poste de diplomate. Le prince a ensuite assuré n’avoir rencontré qu’à deux reprises le fils du guide libyen en 2007.
La presse s'est également émue d'une rencontre à Buckingham Palace avec le gendre de l'ex-président tunisien Ben Ali, trois mois avant le renversement du régime. Une entrevue qui aurait permis à des hommes d’affaires anglais de sceller des contrats avec le régime bénaliste.

Même si la presse prend soin de préciser que le duc d'York n'est soupçonné d'aucun agissement illégal, l’aptitude du Prince Andrew à représenter le royaume à l’étranger est contestée par la classe politique britannique. Un ancien ministre travailliste, Chris Bryant, a jugé qu'il était temps qu'il quitte ses fonctions car le prince était "une source d'embarras". Il pourrait ainsi perdre une partie de ses responsabilités diplomatiques.

L’embarras à Downing Street

A Downing Street, la résidence du Premier ministre, "on ne versera pas beaucoup de larmes s'il s'en va", souligne une source gouvernementale citée lundi matin par plusieurs journaux.

"Nous soutenons pleinement le prince dans ses fonctions de représentant spécial pour le commerce (...) Il n'est pas question de revoir son rôle", a cependant assuré lundi un porte-parole du Premier ministre.
Ce n'est pas la première fois que les frasques de celui qui a reçu le sobriquet d"Airmiles Andy", en raison de ses voyages dispendieux et de son goût immodéré pour les avions privés, défrayent la chronique. Son "comportement inapproprié" lors des voyages officiels, sa "grossièreté" et "ses erreurs de jugement" ont souvent été mis en exergue par le site Wikileaks.

Si le premier ministre David Cameron renvoyait le Duc d’York, il prendrait le risque de choquer la famille royale. Ce lundi, le ministre du Commerce Vince Cable a tenu à clarifier la situation : "Il occupe ce poste à titre bénévole. C’est à lui de décider s’il reste à son poste et dans quelles conditions."