Les drôles de lettres de Berlusconi

Silvio Berlusconi promet de supprimer, mais aussi de rembourser une taxe foncière très impopulaire auprès des Italiens.
Silvio Berlusconi promet de supprimer, mais aussi de rembourser une taxe foncière très impopulaire auprès des Italiens. © REUTERS
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avec Reuters , modifié à
Par courrier, il promet le remboursement d’une taxe très impopulaire, si sa coalition est élue.

C’est le dernier coup d’éclat de Silvio Berlusconi. A quelques jours des élections générales, plusieurs millions d’Italiens ont reçu dans leur boîte aux lettres une enveloppe à l’allure très officielle, portant la mention : "Avis important : remboursement de l’IMU 2012". Il s’agit en fait d’une lettre du Peuple de la liberté, le parti de Silvio Berlusconi, qui promet non seulement d’abolir cette taxe foncière impopulaire, mais aussi de la rembourser à ceux qui l’ont déjà payée.

"Berlusconi a envoyé une lettre chez les Italiens avec écrit "Remboursement de l'IMU 2012".

Cette fameuse taxe a été mise en place l’année dernière par le gouvernement de Mario Monti. En 2012, elle a rapporté près de 20 milliards d’euros à l’État, selon Le Monde. Dans un pays où une large majorité d’habitants sont propriétaires, l’IMU a été très mal accueillie.

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Un courrier signé par Berlusconi

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© Reuters

Le "Cavaliere" promet donc de la supprimer et de restituer les sommes perçues si sa coalition arrive en tête des élections de dimanche et lundi. "Le remboursement sera effectué soit par virement sur votre compte bancaire, soit directement, au guichet de la poste", précise le courrier, envoyé aux électeurs de cinq régions cruciales pour le scrutin.

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Silvio Berlusconi, qui se voit déjà ministre de l’Économie, assure même que la lettre de remboursement sera signée par ses soins et ajoute : "pour la première fois, vous n’aurez rien à craindre en recevant un pli du Trésor public".

"Un truc d’escroc"

Il n’en fallait pas plus pour déclencher la colère du principal adversaire de Berlusconi, Pier Luigi Bersani. Le candidat de la gauche a dénoncé un "truc d’escroc". "C’est une façon de faire campagne que je n’accepte tout simplement pas. Le moment est venu d’être sérieux", a-t-il protesté.

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Reste à savoir si cette promesse de campagne réussira à convaincre les Italiens. D’après un sondage rendu public début février, ils ne sont que 15% à la juger crédible.