Le sauvetage sans fin des naufragés de l'Antarctique

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avec AFP
FEUILLETON - Deux navires, un russe et un chinois, sont coincés par la glace. Un bateau américain doit les secourir.

L'INFO. Les aventures du MK Akademik Chokalskii ne sont pas terminées. Ce navire russe piégé par la banquise dans l'Antarctique depuis Noël, en compagnie d'un brise-glace chinois venu le secourir quelques jours plus tard, doit recevoir l'aide d'un brise-glace américain, le Polar Star. Et en attendant le sauvetage, les sceptiques du réchauffement climatique ne manquent pas de pointer l'"ironie" de la situation. 

Deux navires piégés par la banquise. Le MK Akademik Chokalskii, un navire russe, transportait 52 touristes et scientifiques, venus reproduire une expédition menée il y a un siècle dans l'Antarctique. Mais le bateau s'est retrouvé piégé par la banquise le jour de Noël.

Un navire russe transportant des scientifiques et des touristes est bloqué par la banquise dans l'Antarctique.

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Pour se porter à son secours, un brise-glace chinois, le Xue Long (Dragon des neiges), a commencé à faire route vers le bateau russe… avant d'être cerné à son tour par une couche de glace épaisse par endroits de quatre mètres. Jeudi, l'hélicoptère du navire chinois a été utilisé pour évacuer les passagers du MK Akademik Chokalskii, transportés par les airs jusqu'à un autre bateau, australien cette fois, l'Aurora Australis.

Le Polar Star à la rescousse. Quant au Polar Star, parti des États-Unis début décembre pour ouvrir un chenal permettant d'approvisionner une base scientifique de l'Antarctique, il a été appelé à la rescousse. Ce navire des garde-côtes américains mesure 122 mètres de long et peut fendre 1,8 mètres de glace à trois nœuds de vitesse, soit environ 5 km/h, et jusqu'à six mètres de banquise selon une manœuvre appelée "éperonnage". Le Polar Star a quitté Sydney dimanche avec à son bord des provisions et du matériel. Il devrait atteindre la Commonwealth Bay, où sont piégés les deux navires, d'ici une semaine.

Les climato-sceptiques à l'assaut. En attendant, sur les réseaux sociaux, certains climato-sceptiques ne manquent pas de souligner l'"ironie" de la situation : des chercheurs étudiant le réchauffement climatique et qui se retrouvent… prisonniers des glaces. Un signe à leurs yeux que le changement climatique est exagéré par la communauté scientifique.

"Une expédition scientifique sur le réchauffement climatique coincée par la glace. Qui savait que les Australiens maniaient aussi bien l'ironie ?"

Sauf que "l'impact du changement climatique sur la glace des deux pôles est complexe", explique le professeur John Turner, spécialiste britannique de la question, dans The Guardian. Dans l'Antarctique, la formation de la banquise dépend notamment des vents et des tempêtes dans la région. Le réchauffement des océans a bien fait fondre une partie de la banquise, mais cette perte a été plus ou moins compensée par une formation accrue de glace dans la mer de Ross, non loin de là où se trouvent les deux bateaux. Une évolution qui s'explique notamment par des chutes de neige plus abondantes, causées selon les scientifiques par l'humidité plus élevée, conjuguée à des températures très basses.

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