Le pouvoir thaïlandais durcit le ton

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les manifestants ont demandé en vain dimanche des négociations sous l'égide de l'ONU.

La fermeté croissante des autorités thaïlandaises douche tout espoir de compromis malgré le lourd bilan des combats qui font rage dans les rues de la capitale Bangkok, où au moins 33 personnes, toutes des civils, ont été tuées et 239 blessées, selon un dernier bilan officiel.

Nattawut Saikai, un leader du mouvement antigouvernemental, a demandé un cessez-le-feu et l'ouverture de discussions sous la médiation des Nations unies. "Nous n'avons pas d'autre condition. Nous ne voulons pas d'autres pertes", a-t-il dit aux manifestants. Mais le gouvernement a rapidement rejeté son appel. "S'ils veulent vraiment dialoguer, ils ne doivent pas poser de conditions comme nous demander de retirer les troupes", a dit Korbsak Sabhavasu, secrétaire général du Premier ministre.

Le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn, a une nouvelle fois appelé les "chemises rouges" à cesser leur mouvement et a demandé la reddition de leurs leaders. "Nous ne pouvons pas reculer", a dit le chef du gouvernement Abhisit Vejjajiva lors d'une allocution télévisée.

Réserves de nourriture

Tandis que les affrontements se poursuivaient dans deux secteurs au moins de Bangkok, les habitants se sont rués dans les supermarchés pour faire des réserves de nourriture. D'autres restaient à l'abri ou fuyaient les zones de combat.

Sansern Kaewkamnerd, porte-parole de l'armée, a expliqué que les soldats étaient autorisés à tirer sur les manifestants s'ils s'avancent à moins de 36 mètres des lignes tenues par l'armée.

La situation très tendue depuis des semaines entre "chemises rouges" et soldats a dégénéré jeudi soir après la tentative d'assassinat du conseiller militaire des manifestants, l'ex-général Khattiya Sawasdipol, dit le "commandant rouge".