Le monde se penche sur le Kirghizstan

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Rémi Duchemin (avec agences)
L’ONU et l’UE veulent aider les réfugiés en proie aux violences. Moscou n’exclut pas d’intervenir.

Alors que les violences inter-ethniques continuent de faire rage au Kirghizstan, la communauté internationale se penche sur la république d’Asie centrale. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira lundi pour examiner la situation, a indiqué son actuel président, l'ambassadeur du Mexique, Claude Heller.

"Recours éventuel à tous les moyens"

"Il est essentiel que les autorités agissent fermement pour stopper les affrontements - qui semblent être orchestrés, ciblés et planifiés - avant qu'ils ne s'étendent davantage à l'intérieur du Kirghizstan ou aux pays voisins en traversant les frontières", a par ailleurs déclaré la haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay. "Il semble que des tueries aveugles, notamment d'enfants, et des viols ont eu lieu sur des bases ethniques", a-t-elle dénoncé.

De son côté, le président russe Dmitri Medvedev a jugé lundi "intolérable" la situation au Kirghizstan. Moscou, épaulée par plusieurs pays de l'ex-URSS - à laquelle appartenait le Kirghizstan – n’a pas exclu une intervention militaire. L'Organisation du traité de sécurité collective (ODKB) n'a "pas exclu le recours éventuel à tous les moyens" à sa disposition pour intervenir au Kirghizstan "en fonction de l'évolution de la situation", a déclaré le président du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev.

L’Ouzbékistan ferme sa frontière

Mais c’est d’abord le sort de la population et les dizaines de milliers de réfugiés qui est au centre des préoccupations, alors que selon un dernier bilan, 124 personnes sont mortes et 1.700 autres ont été blessés. Face à l’afflux de réfugiés, l’Ouzbékistan a décidé lundi de fermer ses frontières. Dans un communiqué, la Haut commissaire de l'ONU "a exhorté l'Ouzbékistan --qui a déjà reçu des dizaines de milliers de personnes fuyant les combats-- et le Tadjikistan de laisser les frontières ouvertes pour tous ceux qui, sans considération d'âge ou de sexe, ont besoin d'un refuge".

Enfin, l’Union européenne s’est dit prête à répondre aux besoins humanitaires "les plus urgents" au Kirghizstan et la Commission européenne s’apprête à annoncer une aide financière. L'UE a lancé un appel pour restaurer l'ordre public et demander que "les violences et les provocations cessent immédiatement".