Le fils et l’avocat de Sakineh arrêtés ?

© HOUTAN KIAN/LA REGLE DU JEU
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Les deux proches de l’Iranienne condamnée à la lapidation ont disparu depuis dimanche 17h.

Où sont passés Sajjad Ghaderzadeh et Houtan Kian, respectivement fils et avocat de Sakineh Mohammadi Astani, cette femme condamnée à la lapidation en Iran pour adultère ? Qu’est-il advenu des deux journalistes allemands qui les questionnaient au moment de leur disparition ? Depuis dimanche, ces deux questions restent sans réponse. Selon La règle du jeu, le site de Bernard-Henri Lévy (BHL), en pointe dans cette affaire, les quatre hommes se trouvaient dans le bureau de l’avocat à Tabriz, au nord-est du pays, au moment de leur disparition.

Les deux journalistes introuvables

Selon Mina Ahadi, porte-parole du Comité international contre la lapidation, il ne fait guère de doute que les quatre hommes ont été arrêtés. Elle était en train de traduire à distance l’interview depuis Francfort, en Allemagne. Soudain, "sur les coups de 17 heures, un incident s’est produit. Le journaliste allemand a alors demandé ce qu’il se passait, et a été forcé de raccrocher. Depuis, les téléphones portables de Sajjad, Houtan Kian, et des deux journalistes sont tous les quatre éteints", raconte Mina Ahadi, citée par le journaliste Armin Arefi sur le site laregledujeu.org.

Sur place, la famille de Sajjad Ghaderzadeh a confirmé qu’il n’était pas rentré de la nuit. Et il ne répond plus à son portable. Par ailleurs, le bureau de Houtan Kian a, lui, été fermé par les autorités iraniennes. Enfin, le ministère des Affaires étrangères allemand aurait indiqué à Mina Ahadi que les deux journalistes n’étaient pas rentrés à leur hôtel de la nuit.

BHL se dit très inquiet :

L'arrestation des journalistes confirmée

Les deux journalistes allemands ont été arrêtés en Iran, a indiqué lundi le procureur Gholam Hossein Mohseni Ejeie à des médias iraniens. "Les premiers éléments d'enquête montrent que ces gens sont entrés dans le pays comme touristes (...) et ont posé des questions au fils de Sakineh Mohammadi. Ces deux étrangers sont à l'heure actuelle en détention", a-t-il expliqué.

Selon les premiers éléments de l'enquête, "ces gens ne sont pas journalistes ou du moins il n'y a aucune preuve qu'ils le soient", a-t-il assuré. Il a affirmé que les deux étrangers avaient été mis en contact avec la famille de Mohammadi Ashtiani par un "fugitif", faisant probablement référence à la militante Mina Ahadi, porte-parole du Comité international contre la lapidation.

Interrogatoire sévère

Si l’inquiétude grandit autant, c’est que les autorités iraniennes se sont toujours montrées inflexibles sur le cas de Sakineh. La femme, âgée de 43 ans, est enfermée dans le quartier spécial de la prison de Tabriz depuis le 11 août, privée de tout contact avec l’extérieur, son avocat y compris. Samedi, Houtan Kian avait d’ailleurs été convoqué et soumis à un sévère interrogatoire pout le dissuader de continuer son action en faveur de sa cliente.

Depuis plusieurs mois, la communauté internationale se bat pour sauver la vie de Sakineh. La probable arrestation de son fils et de son avocat, mais aussi des deux journalistes allemands, devraient relancer la mobilisation.