Le Cavaliere échappera-t-il au Rubygate ?

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avec AFP , modifié à
Le procès contre Silvio Berlusconi pour recours à la prostitution a été renvoyé, mercredi, au 31 mai.

Il a été ajourné après sept minutes de formalités. Le procès du "Rubygate", le plus difficile que Silvio Berlusconi ait eu à affronter car il y est accusé de recours à la prostitution de mineure, s'est ouvert mercredi à Milan en son absence et a été immédiatement renvoyé au 31 mai.

A l'ouverture de l'audience ni le chef du gouvernement italien, ni ses principaux avocats Niccolò Ghedini et Piero Longo, ni la jeune Marocaine Ruby n'étaient dans la salle, remplie d'une centaine de journalistes.

Dans une lettre remise au tribunal par ses avocats représentés par un de leurs collègues, le Cavaliere a affirmé qu'il aurait bien voulu "participer" à l'audience mais qu'il avait des "engagements institutionnels" à Rome qui l'en empêchaient.

La balle dans le camp de la Cour constitutionnelle

A la veille de l'audience, les députés italiens ont adopté une motion pour éviter un procès à Berlusconi en arguant que le "tribunal des ministres", collège de magistrats constitué spécialement, était le seul compétent pour ce type de délits.

Si la Cour constitutionnelle leur donne raison, c'est donc le "tribunal des ministres" qui se verra attribuer la compétence dans l'affaire. Toutes les auditions accumulées par les juges de Milan seraient alors annulées. Les députés seraient également appelés à donner leur autorisation pour que le Cavaliere soit jugé. Chose improbable vue la composition actuelle de la Chambre.

"Ruby la voleuse de coeurs"

A noter que Karima El Mahroug, alias "Ruby la voleuse de coeurs", considérée par l'accusation comme victime dans ce procès, a également décidé de ne pas se constituer partie civile, a indiqué son avocate à la presse.

Cette décision aurait pu pénaliser Silvio Berlusconi car cela signifiait que la jeune fille - qui a toujours nié avoir eu des relations sexuelles avec lui - se retournait contre le chef du gouvernement italien et qu'elle aurait pu lui demander des dommages et intérêts en cas de condamnation.

Dans l'affaire du "Rubygate", Silvio Berlusconi, 74 ans, est accusé de recours à la prostitution de mineure, un délit passible de six mois à trois ans de prison. Il est aussi accusé d'abus de pouvoir pour avoir fait libérer Ruby après une interpellation pour vol, ce qui peut lui valoir jusqu'à 12 ans de prison. Silvio Berlusconi affirme être intervenu parce qu'il pensait qu'elle était la nièce du président égyptien de l'époque, Hosni Moubarak.